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Formule-2

Si l’on connaît à Renault son Histoire incroyable en Formule 1, la firme au Losange a aussi marqué de son empreinte la catégorie inférieure, qualifiée d’antichambre et dont le format – et le nom - a évolué au fil des décennies : la Formule 2. Ultime étape avant une accession dans le pinacle du sport automobile, cette catégorie a vu des dizaines de jeunes pilotes émerger, et les constructeurs de s’engager lors de périodes où il était encore possible d’apporter sa propre technologie avant l’ère de la standardisation. Renault a finalement connu ces deux époques, non sans un certain succès.

La Formule 2 a fait son apparition peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 1947, avec l’objectif d’apporter aux pilotes une catégorie plus accessible en se positionnant comme une voie d’accès directe à la Formule 1 et son équivalence avant 1950. Le succès est immédiat avec des voitures moins puissantes et moins chères, mais aussi grâce à des écarts de performance réduits entre les monoplaces. Certains pilotes de Formule 1 n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en péril leur réputation en s’y engageant pour se frotter à la jeunesse !

Tandis que la technologie utilisée évolue au gré des évolutions techniques du secteur, les années 1960 voient la Formule 2 se professionnaliser avec le lancement d’un classement des constructeurs et des pilotes puis de l’obtention en 1967 d’un label " Championnat d’Europe ". Suffisant pour accroître son attractivité auprès des marques, dont la diversité est de plus en plus importante.

C’est au cours des années 1970 que Renault fait son entrée sur les grilles de Formule 2. D’abord à travers la marque Alpine, puis sous son propre nom. Fraîchement intégrée au groupe au Losange, la première citée se lance dans l’aventure en 1973, avec le développement de l’A367. D’abord propulsée par un moteur Ford, la monoplace dieppoise dispute une première saison encourageante avant d’opter pour un bloc BMW pour les deux suivantes. Elle obtient plusieurs victoires de rang, sans toutefois parvenir à remporter le moindre titre. Alpine décroche cependant la troisième place du classement des pilotes en 1973 avec Patrick Depailler, puis les quatrième positions en 1974 et 1975, respectivement grâce à Jean-Pierre Jabouille et Gérard Larrousse.

La marque Renault fait son arrivée en 1976 et à la différence d’Alpine, ce n’est pas avec un châssis mais un moteur. Le nom du constructeur dieppois disparaît d’ailleurs totalement de la grille, puisque le Losange couple son bloc avec des châssis Elf-Jabouille (origine Alpine) et Martini. Le succès est immédiat, pour ne pas dire insolant. Quatre voitures sont en effet engagées la première année, elles terminent aux quatre premières places du classement des pilotes, avec le titre pour Jean-Pierre Jabouille, devant René Arnoux, Patrick Tambay et Michel Leclère !

L’année 1977 suit une tendance similaire, avec cette fois-ci deux voitures inscrites " seulement ". Sous l’égide de l’ " Ecurie Renault Elf " et de monoplaces Martini-Renault, René Arnoux décroche le titre tandis que son équipier Didier Pironi s’empare de la troisième place. La firme de Boulogne-Billancourt surfe sur ces succès pour mettre un terme à ce programme avec la disparition de la marque dès 1978.

Finalement, au cours de ces cinq saisons, l’aventure Alpine/Renault en Formule 2 se solde par deux titres européens. C’est surtout l’éclosion de talents puisque la plupart des pilotes ayant roulé pour les bolides français ont ensuite eu une carrière remarquable en sport automobile.

L’arrêt du programme ne veut toutefois pas forcément dire que nous ne reverrons plus Renault en Formule 2. Si la marque au Losange fait une présence discrète dans les décennies qui suivent par l’apparition ponctuelle de logos en lien à des sponsorings de pilotes, c’est en 2005 que la firme de Boulogne-Billancourt fait un retour officiel, pour un championnat que l’on appelle alors les " GP2 Series ".