Projets abandonnés
McLaren-Renault MP4/3 1987

Formule 1 - Projets abandonnés - McLaren-Renault MP4/3 1987

McLaren-Renault-MP4-3-1987

Les négociations de la dernière chance

22 septembre 1986, la Régie Renault annonce l'arrêt de ses activités de motoriste du championnat du monde de Formule 1, après avoir déjà mis un terme à l'engagement de sa propre écurie un an plus tôt. Un retrait jugé "provisoire" par le constructeur français, mais un départ qui n'était pourtant pas souhaité. Oui, Renault voulait rester en Formule 1 et participer à la saison 1987. Retour sur les évènements qui ont poussé le losange à quitter la discipline.

En 1986, Renault agit en qualité de motoriste, après avoir cessé de courir sous son propre nom en 1985. Le constructeur français dispose de trois clients: Lotus, Ligier et Tyrrell. Cette année est marquée par la confirmation de la montée en puissance d'Ayrton Senna et de son équipe Lotus-Renault. Celle-ci signe deux victoires et s'installe à la troisième place du championnat des constructeurs.

La politique de Renault en Formule 1 est simple: démontrer son savoir-faire à travers les succès de son moteur. Il est donc impératif pour le losange de fournir une structure de pointe. L'écurie britannique, nettement plus en forme que Ligier ou Tyrrell - deux formations de milieu/fin de peloton - a donc tout le soutien du constructeur français qui en fait son équipe numéro un.

Cet appui, couplé aux bons résultats du duo, pousse les deux entités à entamer des négociations pour mettre en place un nouveau partenariat technologique centré autour d'Ayrton Senna. Les réunions s’enchaînent mais un trublion s'invite: Honda.

Leader du championnat du monde des constructeurs avec Williams, le motoriste japonais rêve de pouvoir propulser le jeune prodige brésilien. Elle propose donc ses services à l'écurie Lotus. Celle-ci ne reste pas indifférente et se lance dans de longues tractations, repoussant par la même occasion celles menées avec Renault.

Face à cela, le constructeur français - pour qui motoriser une écurie de pointe est une condition sine qua non à son engagement en Formule 1 - vise deux top-teams pour palier à un départ de Lotus: Williams et McLaren. Au préalable, Renault fixe le 15 août 1986 comme étant la date limite pour trouver un accord. Au-delà de cette échéance, le constructeur français mettra un terme à son engagement.

Commence alors d'actives discussions avec les deux écuries britanniques, respectivement première et deuxième du championnat 1986. Très vite, des sujets de discordent apparaissent. McLaren, la mieux placée pour recevoir le V6 Turbo Renault, est exigeante sur les conditions d'un éventuel accord. De plus, le losange doit gérer un conflit d'intérêt entre les deux pétroliers Shell et Elf. Le premier soutien McLaren à travers l'utilisation d'un moteur Porsche et dispose d'un contrat valable pour 1987, tandis que le second est un partenaire historique de Renault. La cohabitation est bien entendue impossible et jamais un terrain d'entente n'est trouvé. Ce désaccord empêche la signature d'un contrat avec McLaren, bien que la formation de Woking soit tout à fait enclin à l'idée de recevoir le V6 Turbo Renault.