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Formule 1 - Equipes - AGS

AGS

AGS, pour Automobiles Gonfaronnaises Sportives, est une écurie française de Formule 1 fondée par Henri Julien et engagée pour la première fois dans la discipline en 1986. Cette petite structure nous offre certainement l'une des histoires les plus insolites de l'aventure de Renault en Formule 1, car il n'est pas question ici d'un partenariat moteur mais de la construction d'une voiture sur les vestiges des armes du Losange alors engagées sous l'ère Turbo.

L'année 1986 marque un tournant dans le programme F1 de Renault. En perte de vitesse avec son écurie usine, et dans un contexte économique fragile, la firme de Boulogne-Billancourt décide de stopper l'engagement de sa propre structure pour se concentrer sur un rôle unique de motoriste. Les trois clientes de 1985 sont signées, avec Lotus aux avant-postes, Ligier et Tyrrell au cœur du peloton.

De son côté, AGS a construit sa renommée en développant de nombreuses monoplaces pour les disciplines de promotion telles que la Formule Renault ou la très relevée Formule 2. L'arrêt de cette dernière au profit d'une flambante neuve mais coûteuse Formule 3000 a motivé ses dirigeants à franchir le pas et passer directement en Formule 1, non sans avoir tout de même pris le soin de participer à la saison inaugurale avec des résultats convaincants.

Le défi est de taille pour AGS, dont les ressources financières et humaines sont dérisoires face aux grandes écuries de Formule 1. Seuls sept mécaniciens sont ainsi recensés ! La volonté de passer dans la catégorie reine ne date pas d'aujourd'hui. Depuis plusieurs années déjà, et jouant de son implication en Formule Renault, la marque d'Henri Julien entretenait de bonnes relations avec Renault, et espérait obtenir un soutien officiel de la part du Losange pour faire d'AGS une structure satellite, en support de l'équipe officielle. En vain jusqu'à que la firme au Losange décide d'arrêter son écurie usine, à l'issue de la campagne 1985.

Sans pour autant soutenir l'initiative d'AGS, Renault autorise Henri Julien à récupérer le châssis de la RE60 engagée en 1985, de nombreuses pièces annexes ainsi que des éléments de la RE40 inscrite en... 1983 ! Le staff d'AGS s'affaire à construire une voiture autour de toutes ces pièces d'origine Renault, auxquelles ils rajoutent des éléments de la F3000 développée un an plus tôt. La JH21C est ainsi née, un mélange pas toujours élégant de trois voitures, avec une forte connotation Renault.

Malheureusement, cette voiture n'est pas propulsée par le V6 Turbo du Losange. En ayant déjà signé Lotus, Ligier et Tyrrell, Renault n'avait pas les capacités d'équiper une quatrième formation, car une écurie supplémentaire n'avait tout simplement pas été prévue lors des préparatifs de la saison 1986. La structure d'Henri Julien trouve un moyen d'utiliser les modestes blocs V6 Motori Moderni Tipo 615-90, moteur qu'il a fallu adapter à une voiture prévue pour recevoir le Renault... Un sacré bricolage !

Le très célèbre et populaire Didier Pironi a eu l'honneur d'effectuer le premier roulage de la JH21C, sur le circuit du Paul Ricard. Il s'agissait pour lui d'un retour en sport automobile après un terrible accident. Cela n'a cependant pas débouché sur une collaboration. C'est Ivan Capelli, jeune espoir du moment, qui signe pour effectuer les débuts tardifs d'AGS en Formule 1. Il a fallu en effet attendre la treizième épreuve et le Grand-Prix d'Italie pour voir la JH21C fouler les pistes d'une course officielle.

Sur un tracé typé vitesse peu favorable à la monoplace française, Ivan Capelli signe l'exploit de qualifier l'auto mais sa course s'arrête sur une crevaison. Au Portugal pour l'épreuve suivante, l'italien réussi à nouveau à passer le cap des qualifications mais c'est la transmission qui lâche. AGS fait ensuite le choix de se concentrer sur la saison 1987 et fait l'impasse sur les deux dernières courses de l'année.

Tandis que Renault se retire complètement à l'issue de cette année, AGS permet de façon anecdotique et symbolique de maintenir le Losange en Formule 1 pour la saison 1987. La JH22 est en effet une évolution de la JH21C, munie pour l'occasion d'un V8 Cosworth DFZ 3,5l.

Pilotée par Pascal Fabre puis Roberto Moreno, cette monoplace offre des performances en hausse, sans pour autant affoler le chronomètre. La JH22 se qualifie sur treize des seize rendez-vous. Surtout, elle réalise l'exploit de décrocher in extremis le petit point de la sixième place, lors de l'ultime manche de la saison en Australie. Une unité perçue comme une victoire, obtenue au prix d'une course vaillante et grâce à la disqualification d'Ayrton Senna pour freins non-conformes.

Ce point permet à AGS d'être classée au douzième rang du classement des constructeurs. Il s'agit en réalité de la meilleure performance de l'équipe, qui ne parviendra pas à faire mieux lors des quatre autres saisons de sa courte existence. L'influence de Renault s'arrête quant à elle à l'issue de la campagne 1987, avec une JH22 remplacée par une monoplace " maison " lancée en 1988.

Statistiques


InformationsStatistiques
Grand Prix disputés15
Nombre de saisons2
Nombre de pilotes3
Nombre de monoplace2
Nombre de Titres Mondiaux0
Victoire0
Pole position0
Meilleur tour0
Podium0
Point1

Saisons

1986 El Charro AGS Motori Moderni
Nc au championnat des constructeurs (0 pts) ; I.Capelli nc (0 pts)

1987 El Charro AGS Ford
12e du championnat des constructeurs (1 pt) ; R.Moreno 21e (1 pt) ; P.Fabre nc (0 pts)