Ce week-end s’est tenu à Londres un double ePrix de Formule E. Avant-dernier rendez-vous de la saison 2020-2021, Nissan avait la pression pour éviter un bilan comptable désastreux sur cette campagne. Hélas, en dépit d’un bon niveau de performance de l’IM03, la marque japonaise quitte la capitale britannique avec un zéro pointé. Un résultat décevant sur fond de négociations pour définir son prochain duo de pilotes.

Décidément, la saison 2020-2021 ne sourit pas à Nissan. L’équipe officielle de l’Alliance ne démérite pourtant pas. La simple présence d’une IM03 sur la première ligne en course 2 après avoir figuré sur la seconde en course 1 en est la preuve. Sur cette dernière, Nissan va même jusqu’à jouer la victoire et classer ses deux pilotes dans les points, mais les deux monoplaces sont finalement disqualifiées pour un mauvais usage de l’énergie.

Sur le rendez-vous du dimanche, ce sont des contacts et des pénalités associées qui viennent sonner le glas d’Oliver Rowland et Sébastien Buemi. Là encore, nos deux hommes jouaient des points, voire le podium. En dépit d’une épreuve mouvementée marquée par un drapeau noir infligé à Lucas di Grassi, ces sanctions mettent les IM03 au-delà du top 10 pour un second zéro pointé.


Une double absence de points qui coûte forcément cher, puisque Nissan est relégué au dixième rang du championnat (sur 12) avec 79 points. Gagner ne serait-ce qu’une position sera loin d’être une partie facile, avec Venturi neuvième et ses 91 unités, alors qu’il ne reste que deux courses à disputer dans la ville de Berlin les 14-15 août prochains.

" Un week-end doux-amer parce que nous avons finalement montré qu'en plus d'être forts en qualifications, ce que nous avons vu toute la saison, nous avons également trouvé un rythme soutenu dans les courses ", affirme Tommaso Volpe, le Directeur mondial du sport automobile de Nissan. " Dans les deux courses, nous étions rapides, mais les courses ont été mouvementées et, pour différentes raisons, nous n'avons marqué de points dans aucune des courses. "

Un week-end finalement à l’image de la saison de Nissan, car l’IM02 puis l’IM03 se sont toujours battues pour obtenir un top 10, et régulièrement des podiums voire la victoire. L’obtention d’une pole position et de multiples accessions en superpole viennent confirmer le potentiel du package japonais. Une consolation bienvenue car Nissan doit aussi s’activer pour doit trouver un remplaçant à sa pépite Oliver Rowland.


Le britannique quittera en effet l’équipe à l’issue de cette année pour rejoindre Mahindra. Si le destin de Sébastien Buemi, son actuel coéquipier, n’est pas connu avec certitude, Nissan travaille pour trouver un nouveau camarade au suisse. Le niveau de performance de Nissan a au moins le mérite de faire de la représentante de l’Alliance un acteur crédible de la Formule E, et donc d’attirer les convoitises.

Plusieurs pilotes déjà présents sur la grille sont ainsi en discussions selon des informations rapportées par le très sérieux The-Race.com. Parmi eux sont évoqués Maximilian Guenther (BMW), Alex Lynn (Mahindra) et, plus étonnant, Lucas di Grassi (Audi). Ce dernier est un rival historique de Sébastien Buemi sous l’ère Renault, un duel marqué par la manœuvre antisportive du brésilien sur notre représentant lors de la finale 2015-2016 à Londres, heureusement sans conséquence pour le titre.

Plus intéressant, Nissan regarde aussi en-dehors de la Formule E en ciblant très sérieusement Daniil Kvyat, l’actuel pilote de réserve d’Alpine en Formule 1, et surtout Alexander Albon. Le premier cité est supposé avoir déjà testé l’IM03 tandis que le second avait signé avec Nissan en 2019 avant que Red Bull ne l’appelle en Formule 1, laissant ainsi son baquet à… Oliver Rowland. Le thaïlandais est considéré comme le favori à ces tractations, ce que ne dément pas la Direction de Nissan e.Dams.


" De toute évidence, [Albon] fait partie de ceux que nous envisageons et il est resté en contact avec nous, nous parlons donc régulièrement ", affirme François Sicard, l’un des dirigeants de la structure franco-japonaise, à The-Race.com. " Il suit ce que nous faisons, nous sommes donc très proches d'Alex et il pourrait être parmi ceux que nous pouvons sélectionner. Mais il y en a d'autres et il faut savoir qu'Alex pourrait avoir aussi d'autres opportunités. "

Nissan espère clôturer rapidement ce dossier, afin de pouvoir se concentrer pleinement sur la préparation de la prochaine saison de Formule E. La marque japonaise a confirmé son engagement à long terme dans la discipline, avec une présence jusqu’en 2026. Dès lors, l’actuelle campagne s’apparente davantage à une erreur de parcours, et c’est certainement en coulisse que l’on peut y trouver le plus grand intérêt, avant des jours meilleurs sur la piste.

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