Les récentes annonces du clan Red Bull autour de la promotion de Liam Lawson au sein de sa structure numéro une et la titularisation du français Isack Hadjar chez Racing Bulls ont mis un terme au marché des transferts. Pierre Gasly et Jack Doohan défendront les couleurs d’Alpine pour ce qui sera la dernière saison du moteur Renault. S’il restera un enjeu sportif en 2025 pour le A fléché, l’écurie tricolore pense surtout à 2026, et s’interroge sur la meilleure composition pour la représenter en piste. Et la jeunesse intéresse tout particulièrement.
Il y a comme un vent de renouveau en Formule 1. La saison prochaine, six pilotes dont Jack Doohan effectueront leur première année complète dans la discipline. Cela, sans compter l’absence remarquée de Franco Colapinto. L'argentin a été l'une des révélations de la campagne 2024, titularisé au pied levé pour remplacer chez Williams un Logan Sargeant très décevant. Ses prestations ont été appréciées, au point d’attirer l’intérêt de plusieurs écuries, dont Alpine.
La formation usine du Groupe Renault a étudié la possibilité de signer Franco Colapinto, même après avoir annoncé la titularisation de Jack Doohan. Sous-contrat avec Williams, l’argentin n’était pas facile à libérer, avec une somme importante à débourser. Alpine pourrait néanmoins sérieusement envisager sa candidature pour 2026. Il n’est cependant pas le seul. Testé à Abu Dhabi et tout fraîchement nommé réserviste, Paul Aron est un sacré espoir, après une impressionnante première saison réalisée en Formule 2.
À peine lancé dans le grand bain lors de la dernière épreuve de l’année 2024, Jack Doohan est donc d’ores et déjà sous pression. L’australien a gagné du temps et débutera bien la saison 2025, mais il devra rapidement trouver du rythme, car Flavio Briatore ne fera pas de sentiments. À ses côtés, Pierre Gasly a convaincu l’italien et s’impose comme le grand fer de lance d’Alpine. Le français va pouvoir utiliser la prochaine campagne pour consolider son leadership.
" Pierre a fait un travail incroyable ", estime Flavio Briatore. " Et aussi Jack Doohan [à Abu Dhabi], ce n'était pas si mal pour une première course, c'était bien. Nous devons rester forts ensemble, avoir encore quelques personnes plus expérimentées dans le team. Mais j'aime cette équipe, […], et avec Pierre, j'ai vraiment découvert un super pilote. "
" Colapinto a surpris tout le monde ", poursuit l’italien pour le compte de Auto Motor Und Sport. » Mais nous avons des contrats avec Gasly, Doohan et Aron pour la saison prochaine. S’il y avait une occasion d’obtenir Colapinto pour 2026, il faut y réfléchir. Néanmoins, il faut toujours faire attention lorsqu’on évalue les pilotes, […], aujourd’hui, il y a six à sept pilotes prometteurs en Formule 2 et en Formule 3. Nous voulons nous concentrer sur les bons de notre académie et ne plus courir avec un arrosoir. Cela se résumera probablement à trois pilotes. Aron, Mini et Martins. »:
Alpine s’était également positionnée sur Carlos Sainz Jr, libre après avoir été écarté par Ferrari pour 2025. Le A fléché a proposé un projet à long terme à l’espagnol, mais ce dernier espère en réalité retrouver rapidement l’une des écuries de pointe actuelles, et n’a donc pas souhaité s’engager, à moins d’un contrat d’un an. Une approche non voulue par Flavio Briatore.
" J’ai parlé à Sainz. Il était intéressant pour nous, mais seulement pour quatre ans. Cela n’a aucun sens de prendre un pilote comme Carlos pendant un ou deux ans. Soit il croit en notre programme, soit il n’y croit pas. Je n’ai pas besoin d’un pilote qui me coûte cher et qui cherche à rejoindre une autre équipe lorsque l’occasion se présente ", estime l’italien. " Il est temps d’un changement de génération. Sainz est un très bon pilote. Mais lorsqu’il était sur le marché, aucune des meilleures équipes ne l’a engagé. Elles préfèrent opter pour de jeunes pilotes. "
Alpine veut donc miser sur l’avenir, comme Flavio Briatore l’a souvent fait par le passé. On se souviendra de Michael Schumacher – Champion du Monde, entre autres, avec Renault en 1995 -, et bien sûr de Fernando Alonso. Trouver une perle rare sur laquelle le A fléché pourrait construire une nouvelle Histoire, c’est l’une des motivations de l’italien. Cela peut être avec Pierre Gasly ou/et l’un des jeunes mentionnés.
Ce passé glorieux est d’ailleurs l’une des sources d’inspiration de Flavio Briatore. Le bras droit de Luca de Meo tente d’instaurer un nouvel état d’esprit à Enstone. Pour ce faire, et au-delà d’engager une réorganisation, des actes simples permettent de se rappeler des bons moments et d’insuffler une motivation à l’ensemble des salariés.
" Tout le monde doit toujours avoir l’objectif en tête, le passé fait partie du présent ", explique Flavio Briatore. " C’est pourquoi j’ai fait placer les voitures championnes du monde de 1995 et 2006 et tous les trophées de champion du monde dans le hall d’entrée d’Enstone et la voiture de l’année précédente a été retirée. Le lundi, nos employés viennent à l’usine, voient ce que cette équipe a accompli et sont prêts à travailler trois heures supplémentaires. "
" L’ambiance et la motivation sont bien meilleures aujourd’hui qu’il y a cinq mois. Il suffit de regarder les visages des gens à l’usine. Il y a un esprit complètement différent de celui que j’ai connu au début. Vous motivez les employés avec deux choses : l’argent et le succès ", poursuit l’italien.
Il est vrai qu’Alpine a réalisé une excellente fin de saison 2024, avec une voiture capable de rivaliser dans le top 10, d’inscrire de gros points et de saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. La sixième place finale du championnat des constructeurs sanctionne cette progression, et laisse à penser que 2025 pourra être intéressante. Cette évolution positive n’est toutefois pas seulement due à un meilleur état d’esprit, c’est aussi une organisation plus efficace.
" Il faut les bonnes personnes aux postes de direction ", considère Flavio Briatore. " Elles peuvent faire ce qu’elles veulent dans leur domaine tant qu’elles obtiennent des résultats. Sinon, c’est là que j’interviens. Je suis un dictateur démocratique. J’ai confiance en les gens tant qu’ils rendent la confiance. S’ils sont mauvais, je les change. Les mauvaises personnes infectent tous ceux qui travaillent sous elles. Elles se disent alors : pourquoi devrais-je travailler pour quelqu’un qui est pire que moi ? "
" Je serai à Enstone trois jours par semaine en hiver. C’est suffisant. Je n’y vais pas pour montrer mon visage. Il faut que quelque chose en sorte. J’y rencontre les responsables de nos départements et je vérifie si les objectifs sont atteints. Au final, je ne suis responsable qu’envers Luca de Meo. Je lui dois le succès. Et nous avons de la chance avec lui. C’est un fan de sport automobile. Il veut gagner. Encore plus que Louis Schweitzer et Carlos Ghosn, avec qui j’ai eu des relations dans le passé ", ajoute-t-il.
Flavio Briatore considère que les têtes fortes d’Alpine sont bonnes et peuvent représenter l’avenir de l’équipe en Formule 1. À l’image des pilotes, l’italien veut trouver les ingénieurs de demain, et ne cherche pas nécessairement à recruter des noms. Adrian Newey aurait par exemple pu être une option, mais le plus célèbre des concepteurs représente un coût énorme.
" Il faut un directeur d’équipe et un directeur technique pour les mettre en œuvre, […], maintenant, nous avons une bonne équipe sous la direction de notre directeur technique David Sanchez, un mélange de personnes du passé et de jeunes ingénieurs. Nous devons construire les nouveaux Ross Brawn, Rory Byrne et Pat Symonds à partir de cela ", explique Flavio Briatore.
" Adrian est un artiste ", poursuit-il. " Nous ne sommes pas encore prêts pour quelqu’un comme lui. Pour profiter de lui, il faut avoir la bonne équipe autour de lui. Peut-être que nous serons prêts dans deux ou trois ans. C’est pourquoi je ne lui ai jamais parlé sérieusement. "
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
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