Elles étaient vêtues d’une livrée orange non sans faire penser aux McLaren-Mercedes. Il était d’ailleurs facile de les confondre. Le résultat, en revanche, est sans appel. À la différence de Woking, Alpine-Renault est malheureusement passée à côté de son week-end, à l’issue d’un Grand-Prix des Etats-Unis où le A fléché a pourtant montré de belles dispositions. Petit lot de consolation, l’obtention du meilleur tour en course d’Esteban Ocon, certainement l’un des derniers du moteur Renault en Formule 1, le premier sous le nom d’Alpine.

C’était un format Sprint pour cette épreuve organisée sur le territoire de l’Oncle Sam. Le A fléché continue de se battre en dépit d’une neuvième et lointaine neuvième place au championnat des constructeurs. Pierre Gasly a ainsi disposé d’une monoplace évoluée, pour accompagner la fin de l’année mais également préparer 2025. Esteban Ocon roulait en revanche avec la même voiture que lors de la précédente épreuve.

L’équipe n’avait toutefois que peu de temps pour comprendre ces évolutions. À peine les essais libres 1 terminés, il fallait s’engager dans la qualification de la course Sprint, puis participer à celle-ci. Trop tôt pour tirer de la performance, poussant nos deux voitures à se battre en-dehors des points. Néanmoins, la prise d’information était suffisante pour chercher de bons réglages. Et la première sanction, positive cette fois-ci, intervient en qualifications comptant pour le Grand-Prix du dimanche.

Pierre Gasly s’offre l’exploit d’un septième chrono, juste derrière les McLaren-Mercedes, Ferrari, une Red Bull-RBPT Honda ainsi qu’une Mercedes. Une sacrée performance, obtenue à la régulière au prix d’une session parfaitement maitrisée. Sans ses évolutions, Esteban Ocon échoue en Q2 avec le douzième chrono. L’écart rassure sur l’efficacité des pièces apportées, et la capacité de l’équipe à en comprendre son fonctionnement et tirer de la compétitivité. Très prometteur.

La course débute d’ailleurs de la meilleure des manières. Finalement sixième sur la grille au jeu des pénalités, Pierre Gasly s’élance parfaitement et se bat comme un diable pour gagner des positions. S’il se maintient finalement à son rang, il suit d’abord le rythme des McLaren-Mercedes, puis parvient à prendre de la distance sur la Haas-Ferrari. Ce premier relais en gommes mediums se déroule très bien, et laisse à espérer qu’Alpine-Renault puisse chercher un top 6, si important pour combler l’écart avec Williams-Mercedes au championnat des constructeurs.

Hélas, le A fléché va faire exactement ce qu’il ne faut pas faire, mis à part pour sacrifier une course. L’équipe décide de couvrir l’arrêt prématuré de Kevin Magnussen. Non seulement cette stratégie n’est pas payante mais surtout, Alpine rate l’arrêt de Pierre, stoppé près de sept secondes. Il repart dans le trafic, subit le train DRS, et doit composer aussi – et il faut le souligner – sur un rythme décevant avec les pneumatiques durs. À cela s’ajoute une pénalité de cinq secondes pour un dépassement en-dehors des limites de la piste, et c’en est terminé des espoirs d’un top 10. Il termine d’ailleurs douzième.

C’est dommage car Alpine-Renault avait la possibilité de faire mieux, même si la performance lors du second relais laisse à penser qu’il reste du travail. Avec une Williams-Mercedes dans les points et détentrice du meilleur tour, le A fléché a offert à Esteban Ocon, englué dans le trafic avec une A524 moins rapide, la possibilité de chercher un chrono. Equipé de gommes tendres, le français s’exécute et signe le tour référence. Un petit cadeau pour les forces vives de Viry-Châtillon. Il s’agit du 192e meilleur tour d’un moteur Renault en Formule 1 sous ses différents noms. C’est symbolique mais à l’heure où le Losange est appelé à disparaître, cela offre quelques statistiques supplémentaires.

Il y a donc du bon à retenir de ce Grand-Prix des Etats-Unis mais une fois de plus, l’exécution prive Alpine-Renault d’un résultat solide. À la différence de sa rivale du moment, Williams-Mercedes qui, bien que plus loin sur la grille, a livré la copie référence lui ouvrant la voie à une place dans le top 10. Chercher la huitième position au classement des constructeurs se complique. Prochain rendez-vous F1, le 27 octobre avec le Grand-Prix du Mexique.

Classement Course