Comme un refrain un peu trop souvent entendu ces dernières années. Alpine-Renault pourrait songer à concentrer dès à présent ses ressources sur la préparation de la prochaine saison 2025, et plus intensément sur 2026, à la lecture du potentiel de l’actuelle A524, et sa capacité à être développée. L’écurie française, neuvième du championnat des constructeurs avec deux points, pourrait être limitée pour chercher de la performance et faire grimper la voiture plus haut dans la hiérarchie.

Avec les recrutements, entre autres, de David Sanchez et Michael Broadhurst, la mise en place d’une nouvelle structure technique et l’éviction d’anciens cadres – comme récemment Rob White -, de grandes questions se posent dans les allées d’Enstone sur la stratégie de développement à adopter. Peut-être renforcées, aussi, par la potentielle présence – non-confirmée aujourd’hui – de Flavio Briatore. Alpine-Renault doit-elle s’obstiner sur 2024 ou alors préparer dès à présent 2025 tout en gardant le focus sur 2026 ?

La réponse est assez simple. Si les développements apportés cette saison contribuent au renforcement des performances de la future A525, le A fléché a alors tout intérêt à ne pas abandonner l’actuelle saison. Dans le cas inverse, l’équipe pourrait avoir mieux à faire à revoir sa copie en vue de 2025, en sacrifiant une année 2024 de toute façon condamnée à une présence dans la deuxième partie du tableau.

La difficulté réside dans la nécessité de ne surtout pas compromettre la préparation de la campagne 2026, date d’introduction d’une nouvelle réglementation. Avec une nouvelle équipe technique en place, c’est le moment où jamais pour permettre à Alpine-Renault de faire un bond dans la hiérarchie. Il faut donc jongler avec des ressources limitées entre 2024 et 2025, et donc l’impossibilité potentielle de jouer sur deux tableaux. L’une ou l’autre de ces années doit être priorisée.

D’après des informations partagées par le sérieux Auto Motor Und Sport, corriger l’A524 nécessiterait potentiellement de revoir en profondeur la copie, ce qui peut être fait, mais pour 2025. Les évolutions apportées ont fonctionné, mais cela ne suffit pas à faire de l’auto la meilleure du " mid-field ". Les études sont en cours, une réflexion poussée est menée pour prendre cette décision difficile. Dans les deux cas, il faut aussi se rappeler qu’Alpine-Renault devra composer avec un moteur en retrait, avant du mieux – espéré – pour 2026.

Cette stratégie de développement, encore ouverte à l’heure où nous écrivons ces lignes, pourra certainement influencer d’une certaine manière le choix du pilote à recruter pour 2025. Avec un focus sur la saison prochaine, et la volonté de préparer 2026, un jeune ou une pointure pourra être ciblé. Le premier cité pour se donner l’opportunité de tester avant le grand virage réglementaire, le second devra croire en la promesse d’un statut usine capable d’apporter les gains de performance attendus à moyen terme – et aussi éviter l’absence d’un fiasco tel que 2024 dès l’an prochain.