À l’image de Renault F1 Team, McLaren Racing fait preuve d’un optimisme mesuré au moment d’aborder la nouvelle saison de Formule 1. La révélation ce jeudi de la MCL34 a été l’occasion de découvrir une monoplace très travaillée, mais difficile pour l’écurie de Woking de se prononcer sur un objectif chiffré. Une chose est sûre, l’auto bénéficie des premiers effets de la restructuration initiée l’an passé, et des nombreuses études menées sur la MCL33 tout au long de la saison 2018. Les faiblesses de cette dernière sont supposées disparaître en 2019.

" La MCL34 est le résultat d’une quantité énorme de travail et d’implication au sein de l’équipe ", affirme Zak Brown, le Président de McLaren. " Nous sommes tous impliqués, motivés et unis dans notre ambition de ramener McLaren à un certain niveau de compétitivité, et la MCL34 n’est que le départ de ce projet. "

" Nous sommes dans une phase de reconstruction. Ce sera un processus. Andreas Seidl va nous rejoindre comme Managing Director. James Key, notre directeur technique, est arrivé aussi. Ils travailleront tous les deux avec notre équipe existante pour faire progresser l’écurie ", précise le britannique.

La MCL34 est la première étape d’un plan de cinq ans visant à faire de McLaren une écurie à nouveau gagnante. Il est donc attendu de voir l’auto gagner du terrain dans la hiérarchie par rapport à ce que l’on a pu voir en 2018. La formation de Woking reste toutefois consciente du retard accumulé au cours de ces dernières années, et sait que la MCL34 ne pourra le combler totalement.

" Notre manière d’aborder la saison, c’est de reconnaître tous les défis qui sont devant nous ", explique Gil de Ferran, le Sporting Director de McLaren. " En fait, je pense que c’est l’une des choses positives de ce programme : tout le monde a conscience des défis que nous devons relever, nous en avons beaucoup à relever ensemble. Il faut continuer à nous y atteler, en nous concentrant sur notre travail. "

" Si je reviens en arrière, il y a six mois, quand je suis arrivé ici à plein-temps, quand je repense à toutes les décisions prises… et que je regarde cette nouvelle voiture… c’est un sentiment incroyable. C’est un beau travail, qui dépeint très bien toutes les capacités qu’a McLaren en termes de sponsoring et d’ingénierie. C’est un moment excitant ", ajoute-t-il.


L’arrivée en 2018 de Renault en lieu et place de Honda a permis à McLaren de constater ses dysfonctionnements au niveau de son organisation et de sa monoplace, où le châssis a clairement montré ses limites. Si ces deux points ont donc fait l’objet d’une attention toute particulière ces derniers mois, la formation de Woking espère aussi voir le bloc français progresser. Un Power Unit performant propulserait à coup sûr McLaren dans une situation dite " confortable ".

" Tout le monde semble parler positivement de ce [nouveau] moteur ", déclare Carlos Sainz Jr. " J’espère vraiment qu’ils savent de quoi ils parlent, que nous aurons une bonne surprise aux essais et que nous aurons ces chevaux. J’espère que ça se vérifiera, parce que ce serait déjà une grande avancée pour McLaren. Ce serait une étape facile qui nous mettrait dans une position bien plus confortable. "

Reste pour McLaren à résoudre la question du carburant à utiliser. L’écurie s’est liée à Petrobras et devait utiliser les produits de cette entreprise cette saison. Il semble cependant que l’avancement du développement ne permet pas encore d’introduire ces solutions en course. La formation de Woking pourrait donc se rabattre provisoirement sur le partenaire de Renault F1 Team, BP Castrol.

Pas de quoi cependant inquiéter l’équipe de Woking et plus particulièrement ses pilotes, motivés comme jamais par ce nouveau projet.

" Je sens que la voiture est prête, elle pourrait se rendre sur les tests dès demain ", s’exclame Carlos Sainz Jr. " C’est une bonne étape, une bonne préparation pour cette année. Je vais maintenant essayer de marquer de bons points, et faire en sorte de progresser sans cesse au cours de la saison. "

" Ce serait une grosse erreur de nous fixer des objectifs à cette étape de l’année. Nous voulons être plus préparés, mieux faire nos devoirs pour mieux commencer la saison ", précise l’espagnol.


" Beaucoup de choses reposent sur mes épaules, beaucoup de gens comptent sur moi et sur Carlos ", renchérit Lando Norris, pour qui ce sera les grands débuts en Formule 1. " Ce n’est pas quelque chose de négatif, je vais essayer d’en faire quelque chose de positif. Si nous voulons regagner à nouveau des courses, des titres mondiaux avec McLaren, le plus important, est de travailler ensemble en tant qu’équipe, pour y parvenir. "

Il faudra désormais attendre sagement lundi et le début des essais privés pour constater à quel point McLaren-Renault a progressé. Les enjeux sont importants pour cette écurie légendaire, qui attaque en 2019 sa deuxième année de collaboration avec le constructeur français.