Jolyon Palmer toujours plus au centre des spéculations

L'avenir du britannique reste menacé | Renault soutient son pilote

Emmanuel Laurent

05 Juil. 2017 22:41

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En marge des préparatifs du Grand-Prix d'Autriche de Formule 1, la question de l'avenir de Jolyon Palmer chez Renault bat son plein. Décevant depuis l'ouverture de la saison, le britannique alimente en effet quotidiennement les rumeurs autour d'un remplacement pouvant être effectif pour 2018 voir dès cette campagne 2017. Plusieurs noms circulent pour lui succéder, même si Enstone conserve sa ligne de conduite, avec la volonté de soutenir son pilote sans imposer un ultimatum.

" Nous ne pouvons pas nous permettre cette situation, Jolyon doit contribuer [au résultat de Renault, ndlr] mais je n'ai aucun doute qu'il le peut ", explique Cyril Abiteboul à Auto Motor Und Sport. " Donc nous n'avons pas mis d'ultimatum sur lui. Nous savons tout comme lui que nous pouvons mettre cette voiture dans les points, c'est pourquoi il doit le faire. "

" C'est clairement une histoire de confiance en soi. Il n'a pas perdu ses qualités de pilote que l'on a vu l'an dernier et en GP2. Aujourd'hui, j’exclus cette idée [d'un remplacement, ndlr], c'est un moment difficile pour lui et nous, mais nous devons l'affronter ensemble ", insiste le Directeur de Renault Sport Racing.

La comparaison avec Nico Hülkenberg est aujourd'hui sans appel, avec un zéro pointé pour Jolyon Palmer contre 18 points inscrits chez l'allemand. Notre pilote britannique souffre de cette concurrence, peu aidé il est vrai par des aléas mécaniques qui semblent s'acharner sur sa RS17. En manque de roulage, sa compréhension de l'auto s'en retrouve dégradée mais Jolyon se veut également critique de sa propre prestation.

" Je suis sûr que je peux le faire ", estime le britannique à Motorsport.com. " Ce sont juste beaucoup de choses qui ne vont pas dans mon sens, […], c'est juste des circonstances et moi qui ai un peu besoin de progresser, ce à quoi je m'attelle. "

" Je me sens bien. Les rumeurs continuent d'arriver de partout. Je ne sais pas d'où, je ne sais pas comment, mais je ne suis pas inquiet ", précise le pilote Renault.

Le britannique se veut en outre reconnaissant de la patience affichée par son équipe. " Je travaille avec l'équipe pour essayer des choses et m'améliorer. L'équipe est derrière moi et j'apprécie leur support mais à la fin, l'objectif pour moi est de faire un meilleur travail, donc je pousse comme un fou parce que je suis aussi déçu ", affirme-t-il.

Bien sûr, un tel manque de performance ne peut qu’entraîner la machine à rumeurs. Et les noms se font de plus en plus nombreux au fil des déceptions accumulées par Jolyon Palmer. Aujourd'hui, c'est Robert Kubica qui alimente majoritairement les discussions. Testé par Renault il y a quelques semaines, le polonais était invité ce week-end par le Losange pour piloter la E20 à Goodwood. Et dans son édition de mardi, Motorsport.com révèle l'organisation d'un second test avec notre constructeur favori. Voilà qui donne toujours un peu plus de crédit à cette piste, même si Renault et Robert Kubica se défendent d'une éventuelle collaboration.

" Il n'y a pas de véritable prochaine étape pour moi ", affirmait le polonais quelques jours après son premier test. " Peut-être que quelque chose viendra, mais la chose positive est que je sais que je peux faire les choses bien après juste une journée de test, donc j'espère pouvoir encore m'améliorer et c'est un ressenti agréable pour être honnête. "

" Parce que je suis très réaliste, et que je garde les pieds sur terre, je dirais 80 ou 90% [de chance d'être de retour en Formule 1, ndlr] ", ajoute Robert Kubica à Motorsport.com. " Je pense que la plupart des points d'interrogation ont disparu, et je suis très à l'aise avec ça "

Et selon certaines rumeurs, l'ancien pilote Renault aurait fait preuve d'un niveau de performance similaire à celui de Nico Hülkenberg dans le simulateur... Fantasme ou réalité ? L'avenir nous le dira peut-être.

En attendant, d'autres pilotes sont également évoqués, dont Sergey Sirotkin et Oliver Rowland, les deux protégés de Renault. Déjà intégrés à l'équipe, nos deux hommes ont la chance de fréquenter et bien connaître la structure. Le second cité évolue notamment en Formule 2 dans une équipe DAMS certainement moins performante que certaines rivales, ce qui n’empêche pas Oliver de jouer le titre. Une situation que notre pilote compte bien mettre à profit pour convaincre.

" Vous savez, dans la situation actuelle, Renault continue à construire. Même si je peux essayer de gagner au volant de quelque chose d'inférieur, cela leur montre que je peux faire le travail avec quelque chose d'un peu moins bon. Et je pense que pour eux, dans les trois années à venir environ, c'est ce dont ils ont besoin pour construire ", considère Oliver Rowland à Motorsport.com.

En dépit de sa volonté de défendre coûte que coûte Jolyon Palmer, Renault ne peut s'empêcher d'exprimer une fois de plus son intérêt pour Carlos Sainz Jr. L'actuel pilote Toro Rosso avait déjà été pisté l'an dernier, et la volonté de le voir au volant de la future RS18 reste tenace.

" Honnêtement, nous avons un œil sur lui. Je comprends qu'il a un contrat à long terme avec Red Bull, mais nous avons beaucoup de discussions avec eux. Nous verrons. Il a un contrat pour l'année prochaine, mais je ne nie pas que nous avons un intérêt s'il est disponible ", reconnaît Cyril Abiteboul au média espagnol Movistar.

Quant à son compatriote Fernando Alonso, les rumeurs l'envoient dans la plupart des équipes, il est donc bien difficile de démêler le vrai du faux. Une chose est certaine, Renault met en garde ses prétendants face au challenge que représente le Losange. Avec une équipe en pleine reconstruction, il faudra encore attendre quelques mois voir quelques années pour espérer jouer la victoire. Une donne non négligeable dans le cadre des négociations en cours.

" Nous voulons nous installer dans le milieu de tableau cette année. Nous avons d'ores et déjà réussi, même si nous voudrions être plus haut dans le classement ", explique Cyril Abiteboul, à Auto Motor Und Sport. " Les victoires seront possibles en 2019. Cela peut paraître long mais ça ne l'est pas. Nous savons où sont les top teams. "

Et ce délai est principalement impacté par les clauses de non-concurrence empêchant certaines recrues de travailler pour une nouvelle équipe avant un certain temps. " Si je signe une nouvelle recrue, je dois attendre un ou deux ans avant qu'elle n'arrive et que je puisse bénéficier de son talent, donc l'impact ne sera que pour la voiture de 2020 ", conclut le français.

Le feuilleton du second baquet de Renault pourrait donc continuer un petit moment avec une pression toujours plus importante sur les épaules de Jolyon Palmer. De l'autre côté du stand, le ciel paraît bien plus calme pour notre ami Nico Hülkenberg dont l'avenir devrait sans l'ombre d'un doute se conjuguer avec le Losange.