ICE
Tracé " moyenne puissance ", Yas Marina se révèle particulièrement éprouvant pour le moteur à combustion interne. À plein régime, le groupe propulseur permet de parcourir la ligne droite de 1200 mètres en quatorze secondes. Entre les virages, les brusques phases d’accélération le chargent et le déchargent dans une succession rapide plaçant les pistons et les composants sous pression.
Plus de 50 % du tour est à pleine charge pour une moyenne atteignant 190 km/h. Des chiffres comparables au Circuit Gilles-Villeneuve. Entre les courbes 7 et 8, les vitesses dépassent les 330 km/h. Une pointe relativement modeste par rapport au Mexique et au Brésil, mais tout aussi impressionnante, car les F1 évoluent au niveau de la mer et affrontent un air plus dense. Elles disposent donc de niveaux d’appuis moyens voire élevés.
Les conditions météorologiques représentent un défi supplémentaire. Avec la chaleur et le manque d’humidité, le " cliquetis " peut apparaître. Il s’agit d’un phénomène destructeur impactant les blocs turbocompressés lorsque l’allumage n’est pas correctement configuré. Également nommé " détonation ", il se produit en cas de combustion anormale du mélange air-carburant.
À Abou Dhabi, les séances ont lieu soit l’après-midi, soit après le coucher du soleil. Ces horaires atypiques rendent plus difficile la quête de la cartographie parfaite. Les ingénieurs en utilisent parfois deux distinctes pour faire face aux changements d’adhérence, de pression atmosphérique ou encore de mise en température des pneus. Face à ce nouvel ensemble de paramètres, le moteur doit offrir une réponse adéquate. Les ingénieurs se rapprochent alors du pilote pour définir une cartographie adaptée aux différentes conditions de piste rencontrées.
Turbocompresseur
Après les sommets atteints au Brésil et au Mexique, le turbocompresseur est moins sollicité à Abou Dhabi, avec peu de charges et des vitesses rotatives restant dans les limites d’exploitation normale. Dans le troisième secteur, les virages serrés requièrent une réponse parfaite en sortie de courbe. Hormis cet aspect, il s’agit d’une course comme une autre.
MGU-K
La consommation de carburant par kilomètre est la cinquième la plus élevée de la saison après Melbourne, Montréal, Zeltweg et Sotchi. Les deux premiers secteurs sont relativement économes, mais la nature ‘on-off’ du dernier segment augmente considérablement la consommation. Un phénomène accentué par la faible altitude et la baisse des températures une fois le soleil tombé.
Avec de telles contraintes, la récupération d’énergie est essentielle. Néanmoins, avec 21 virages dont la plupart se négocient en deuxième ou en troisième vitesses, le MGU-K dispose de nombreuses opportunités pour récolter l’énergie dissipée au freinage.
Les courbes du troisième secteur se prennent principalement sur le troisième rapport. La vitesse moyenne de cette portion est inférieure à 160 km/h et la plus forte décélération se situe à la chicane du virage 12 où les monoplaces descendent sous les 85 km/h.
MGU-H
Abou Dhabi est un circuit typiquement moderne, proposant peu de virages rapides. Le MGU-H est donc peu sollicité. L’enchaînement le plus véloce se situe entre les virages 2 et 5 où les vitesses oscillent entre 240 et 290 km/h. La voiture et le pilote y subissent d’importantes forces latérales proches de 5g sur les changements de direction. L’usage du plein régime permet toutefois de conserver un flux continu de gaz d’échappement.
"Au terme d’une longue saison, nous voici à Abou Dhabi pour la dernière course de l’année. Par rapport à nos attentes, nous n’avons pas rencontré le succès espéré et finir l’année sans victoire serait un peu douloureux. Néanmoins, nous avons beaucoup appris tout en réalisant d’énormes progrès qui nous rendront plus forts à l’avenir. Après une entame chaotique, la fiabilité a progressé et chaque élément s’avère bien plus solide que l’an passé. Au niveau de la performance, nous nous sommes rapprochés de nos rivaux et nous avons parfois pu nous battre pour le podium. Etre en mesure de gagner représente naturellement la prochaine étape de notre redressement et les informations glanées durant l’année nous aideront à atteindre ce but."
" Le V6 turbo est très exigeant sur le plan de la thermique, principalement à cause des contraintes de lubrification des paliers du turbocompresseur. Total a introduit en début de saison une formule évoluée, extrêmement stable en oxydation, permettant au moteur Renault Sport F1 de gagner en performance. Côté carburant, après avoir proposé à notre partenaire motoriste un gain de 5% de puissance en 2014, notre rythme de développement est resté le même, avec notamment une formule disponible en début de saison, et un nouveau pas de franchi avec un développement déterminant représentant 2% de puissance au GP de Hongrie, marqué par le double podium de Infiniti Red Bull Racing. Nos chercheurs sont déjà projetés sur 2016 et le thème de l’efficacité énergétique, pour des résultats déclinables de la piste à la route. "
En 2015, les deux équipes propulsées par le Renault Energy F1-2015 ont couvert près de 50 000 km, soit dix vols Paris - New York. C’est un bloc exploité par Carlos Sainz qui a enregistré le plus de kilomètres : 7418.
En qualifications uniquement, un pilote utilise en une saison l’équivalent de l’énergie stockée dans plus de 270 bouteilles de champagne.
D’un point de vue technique, l’énergie récupérée par l’ensemble des MGU-K sur la grille lors des 18 séances de qualifications jusqu’ici avoisine 10GJ ou 2900kWh. Cela correspond à l’énergie utilisée par quatre personnes en un an, ou 62% des besoins d’un foyer britannique.
Cette année, les vitesses de pointe ont été les plus élevées depuis l’ère des V10. Elles ont dépassé les 360 km/h en raison de la faible densité de l’air à Mexico. Que des moteurs V6 1.6l hybrides puissent atteindre des performances similaires à celles des blocs V10 3.0l est un véritable exploit, compte-tenu de leur capacité cubique inférieure et l’efficacité énergétique des groupes propulseurs turbo.
Entre 2014 et 2015, la consommation de carburant a encore diminué en soulageant l’accélérateur en fin de ligne droite. Par rapport à 2013, plus de 6600 kg d’essence ont été économisés en deux saisons. Cela représente 66 courses avec la technologie actuelle.
Si Yas Marina et Abou Dhabi ont déjà accueilli plusieurs finales mémorables du championnat, celle de 2012 restera dans les annales grâce à la victoire surprise de Kimi Räikkönen pour le Lotus F1 Team. Durant l’année, l’équipe était montée plusieurs fois sur le podium, mais la première marche lui échappait face à la féroce concurrence de Red Bull, Ferrari et McLaren.
Ricardo Penteado, ingénieur moteur de Kimi Raikkonen, se remémore de ce succès tant attendu : " Lewis Hamilton avait signé la pole, mais nous avions également fait une belle qualification en plaçant Kimi au quatrième rang sur la grille. Au premier virage, Lewis tenait sa ligne pour conserver l’avantage et Kimi réalisait un superbe envol pour se positionner dans son sillage. Je m’étais alors dit que nous pouvions obtenir un excellent résultat en continuant ainsi, mais le train-train prenait le dessus jusqu’au vingtième tour. À plusieurs reprises, Kimi avait défié Lewis sans succès. "
" Néanmoins, tout changeait au vingtième tour. Un problème technique contraignait Lewis à renoncer. Kimi était en tête ! Dès lors, la tension est montée d’un cran. Nous pouvions jouer la gagne et pas seulement un podium. Je ne me rappelle plus trop la mi-course, nous étions trop concentrés, mais Fernando Alonso revenait dans les derniers boucles. La tension dans le garage montait encore d’un cran. Elle était perceptible tant à la radio qu’avec Kimi… Son ingénieur continuait de lui donner des instructions, probablement pour se rassurer, mais Kimi l’ignorait totalement en lui ordonnant de le laisser tranquille, car il savait ce qu’il faisait ! Nous avons tous ri de ce sketch en plein océan de stress. C’était toujours comme cela avec Kimi, la radio n’était jamais ennuyante ! "
" De notre côté, la partie moteur, nous savions que ce serait tendu. Kimi attaquait tellement que nous frôlions la limite pour nous assurer du minimum d’essence requis. Les boucles effectuées derrière la voiture de sécurité entre les tours 39 et 42 nous avaient grandement aidés. Sans cela, nous aurions probablement dû l’arrêter juste après le drapeau à damier. "
" Après le Grand Prix, l’ambiance était exceptionnelle. On pouvait voir à quel point cette victoire comptait pour tous. La course avait été géniale en plein d’aspects, mais vraiment difficile. Tout le monde avait le sentiment de l’avoir bien mérité ! "
RB n a pas eu gain de cause hier dans son souhait d introduction d un nouveau moteur plus simple en 2017.
pour 2016 DM n annonce rien sinon son courroux et sa déception vis à vis de la F1 actuelle et future voir nextgen de ce jour
Selon moi, si le moteur alternatif voit le jour, il doit garder les même caractéristiques que les autres blocs, à savoir: 6 cylindres, 1 turbo, des systèmes hybrides de récupération d'énergie.
@R16 d accord avec toi mais en réaité tu n auras plus d offres de service de quiconque dans ce cas de figure connaissant la FIA cette hypothése est fort envisageable = une bonne façon de présenter un dossier bien dans sa philosophie actuelle(méthode j todt)
RenaultRE16
un tel PU serait trop cher et trop compliqué à développer pour un motoriste indépendant ! Quand on constate les difficultés actuelles rencontrées par certains grands constructeurs automobiles ...
Idem, très sceptique.
Au lieu de tortiller du... pour sortir un nouveau règlement, les constructeurs devraient constater le mal que font les organes mécaniques à longue durée de vie. Pour le téléspectateur moyen, quel intérêt à suivre le dernier GP alors que l'on sait avant le début des hostilités que Rosberg -seul opposant à Hamilton- aura un vieux moteur.
J'ai adoré la F1 qui permettait de vivre chaque GP comme un nouveau départ, mais depuis 2004-2005, c'est de pire en pire
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Merci pour cette réaction de Penteado. Avec Kimi, c'est maintenant vers le passé qu'il faut se tourner pour trouver des moments réjouissants... Pour Enstone, l'avenir le dira.
22-24 Novembre 2024
Essais Libres 1
03:00 - 04:00
Essais Libres 2
07:00 - 08:00
Essais Libres 3
03:00 - 04:00
Qualifications
07:00 - 08:00
Course
07:00 - 09:00
29 Novembre-01 Décembre 2024
06-08 Décembre 2024
Un double podium pour l'Histoire du moteur Renault en Formule 1
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