Après une fin de saison 2011 cauchemardesque qui avait vu l’équipe conserver de justesse une 5ème place au championnat des constructeurs, alors qu’en fin de saison la R31 était la pire des monoplaces des équipes établies et en annonçant pour 2012 des pilotes sur le retour dont on ignorait s’ils seraient à la hauteur, Lotus semblait partie pour une saison de transition. Au final, c’est la bonne surprise de cette saison, à tel point que de nombreux observateurs placent l’équipe britannique et son finlandais comme des prétendants aux titres.
Pourtant après des premiers essais hivernaux très prometteurs, l’équipe s’est faite une grosse chaleur, les suspensions de la monoplace ne supportant pas le tracé de Montmelo. Bilan, des journées d’essais manquées pendant que les rivaux emmagasinaient de nombreuses données sur les pneus et leurs nouvelles monoplaces. De plus avec 2 pilotes sur le retour après 2 ans d’absence, le manque de kilomètres risquait de se faire sentir. Pour autant l’équipe n’a pas paniqué. Ca travaillé dur et tard à l’usine pour que l’équipe se présente aux derniers essais d’intersaison avant Melbourne.
Dès l’Australie, une monoplace noire se qualifie dans le top 3 et marque des points. En Malaisie, la pluie empêche d’avoir une idée très précise du potentiel des différentes monoplaces, mais le meilleur tour en course en fin de grand-prix est un indicateur du niveau de l’E20. L’équipe connaitra à nouveau un bon week-end en Chine même si à chaque fois une seule monoplace marque des points. Rageant alors que le potentiel semble de plus en plus important et que la monoplace économise les enveloppes Pirelli. Au très controversé grand-prix de Bahreïn, l’équipe réalise une superbe course qui voit ses 2 pilotes terminer sur le podium et même lutter pour la victoire, signe que la monoplace est vraiment dans le coup.
La rapidité de la voiture sera confirmée en Espagne avant un grand prix de Monaco en demi-teinte. De nouveaux podiums suivront au Canada, en Europe, Allemagne et Hongrie. Sur les tarmacs surchauffés la E20 passe pour être l’une des meilleures monoplace. Pas de doute Lotus est sur une pente ascendante non seulement par rapport à l’an passé mais aussi au fur et à mesure des grand prix. Cette fois pas de grosses innovations qui plomberaient le développement. Conçue plus simplement, plus efficacement la Lotus évolue au même rythme que les Red Bull et autres McLaren, un sacré progrès quand on observe le développement de l’équipe depuis 2009. Du côté des déceptions et des points à améliorer, on peu noter une performance en demi-teinte à Monaco, mais peu significative compte tenu du caractère unique du tracé monégasque. Le gros point noir est cependant la stratégie en course et les arrêts aux stands. Régulièrement Lotus perd grosses secondes à chaque arrêt. Inacceptable quand on vise des victoires et des titres, surtout en cette saison très serrée en tête.
Si Lotus est en grand progrès c’est aussi grâce à son duo de pilote atypique. Mis en retraite de la F1 par Ferrari au profit d’Alonso puis à cause de Managers trop gourmand pour signer chez McLaren en 2010, Raikkonen a donc refait son retour en F1 en 2012. Pas chez Williams avec qui il discutait pour devenir éventuellement pilote-actionnaire, mais chez Lotus. Le finlandais se savait attendu au tournant après le délicat retour de Schumacher. On a craint le pire samedi à Melbourne avec une piteuse 18ème place… imputable toutefois tant à Kimi qu’à l’équipe. Le lendemain une remontée efficace avec quelques dépassements d’autorité, sur Kobayashi notamment ont en partie rassuré les observateurs. Toutefois le trafic et l’apparition de la voiture de sécurité au mauvais moment l’ont empêché de viser mieux qu’une 7ème place.
En Malaisie, Kimi a retrouvé sa guigne légendaire, un souci de boite l’obligeant à reculer de 5 places sur la grille. Malgré ce handicap et une course humide qui le verra tester en grandeur nature les Pirelli intermédiaires et pluie (qui vaudra un échange radio mythique " Kimi tu crois qu’on peut passer les intermédiaires ? " " J’en sais rien je ne les ai jamais utilisés ! "), il arrache une belle 5ème place agrémentée du meilleur tour en course. En Chine, sur un rythme décalé à cause d’une stratégie comprenant un changement de pneus en moins que ses adversaires, il tient le podium à quelques tours de l’arrivée quand ses gommes le lâchent complètement. Pas de point. Au soir de cette course, son retard sur le leader du championnat est déjà de 29 points. Le championnat semble donc hors de portée.
A Bahreïn, stupeur en Q2 quand Raikkonen est éliminé en n’ayant pas chaussé les pneus les plus tendres. Le lendemain Iceman prouvera au monde entier qu’il n’a rien perdu de sa pointe de vitesse remontant comme une fusée, multipliant les dépassements et menace Vettel jusqu’au bout. Sa saison est véritablement lancée. Il récidive en Espagne, où là encore il ne manque pas grand chose pour gagner. Habituellement plus à l’aise sur les grand prix chaud et en pneus plutôt durs, il connait 2 grand prix délicats à Monaco ou il aborde un casque à la décoration de James Hunt et au Canada. Il sauve 6 points sur ces 2 courses, une misère. Ses qualifications sont problématiques, car en course ses remontées sont encore difficiles, il lui manque encore quelques uns de ses anciens automatismes de sa période McLaren.
A Valence, il réalise le 5ème temps en qualif et profite des malheurs de Vettel et de Grosjean pour cueillir un nouveau podium. Course mi figue mi raisin en Grande Bretagne où des arrêts compliqués et de petites erreurs l’écartent de la lutte pour la victoire. En Allemagne il survole les qualifications en Q et Q2 avec Hamilton… Oui mais en Q3 un déluge s’abat sur Hockeinheim. Avec une garde au sol trop basse (l’eau rentre dans le diffuseur), il ne peut défendre ses chances et s’élancera en 10ème place qu’il convertira en podium sur tapis vert. Enfin en Hongrie seul la nature du tracé l’empêche de renouer avec le succès après des qualifications où il reste encore en retrait. S’en suivra une remontée fantastique, où il alignera les meilleurs tours pour repartir sous le nez de son équipier d’une manière autoritaire pour ceuillir la 2ème place et malmener Hamilton jusqu’au bout malgré des problèmes de Kers.
Si Raikkonen est fiable et régulier, on ne peut en dire autant de son équipier Franco-suisse Romain Grosjean. Ultra rapide en qualification, il débute la saison en fanfare par une 3ème place sur la grille en Australie. Le lendemain, un stupide contact avec Maldonado le contraindra à l’abandon alors que de gros points étaient à prendre. Derrière Raikkonen en qualif en Malaisie, il profite des déboires mécaniques de Raikkonen pour partir 6ème. Une fois encore il ne voit pas l’arrivée mais alors qu’en Australie les torts étaient partagés, il fait cette fois du grand n’importe quoi, accrochage avec Schumacher (dont il est l’unique responsable) puis sortie de piste. Pas bien grave en théorie sauf qu’il est le seul pilote à abandonner sur sortie de piste.
C’est en Chine qu’il lance sa saison. Derrière Raikkonen toute la course il ménage mieux ses pneus que le finlandais et termine à une belle 6ème place, ce qui équivaut ni plus ni à ses premiers points en F1. A Bahreïn il franchit une étape en allant chercher le premier podium de sa carrière mais ne peut résister à Raikkonen partit bien plus loin. En Espagne, il se qualifie encore devant Raikkonen qu’il domine largement dans l’exercice du tour lancé. Mais en course il retombe dans ses travers et accroche Perez. Cette fois seule une dérive est perdue dans la manœuvre, qui ne lui permet pas de rivaliser avec le trio de tête. Toutefois c’est une nouvelle grosse moisson de points avec la 4ème place.
A Monaco après des essais très prometteurs, il est déçu de sa 5ème position. Sa course ne durera que quelques mètres, après un nouvel accrochage avec Schumacher. Sa responsabilité là encore n’est que partielle, mais ça fait beaucoup pour un homme qui avait en quelques grand prix reçu l’étiquette de briseur de carbone. La meilleure réponse possible ? Sur la piste ! Au Canada il effectue une course splendide, agressive mais sans erreurs après des qualifications pourtant délicates. Profitant d’une piste surchauffée et de son style de pilotage il est 4ème quand il dépose Vettel et Alonso à l’agonie avec leurs pneus. 2ème à quelques secondes de Hamilton, sa cote de popularité remonte en flèche, surtout qu’il semble en mesure de gagner à Valence après avoir réalisé le meilleur temps en Q2.
Le soleil cogne il est bien avec ses pneus, la voiture de sécurité a recollé le peloton, Vettel a abandonné et il remonte sur Alonso… Hélas, comme sur la voiture de Vettel l’alternateur lâche, peu de temps après l’Allemand. Occasion manquée. Alors qu’on le croit devenu plus mature, il s’accroche à nouveau au grand prix suivant à Silverstone avec Di Resta. Responsable, pas responsable, chacun aura son avis, toujours est il que cela est son 5 ème accrochage en course… Dans le même temps, Raikkonen n’a pas écorché le moindre bout de carbone le dimanche… En Hongrie, il se montre à nouveau très à son avantage avec une qualification en première ligne. Il conservera sa 2ème place au départ et harcèlera Hamilton lors de son premier relai. Sur la fin, il ne peut cependant rien faire contre le retour de Raikkonen. Pire alors que Kimi enchaine les tours qualif, il commet 2 erreurs qui lui font perdre 2 secondes et en perd 2 de plus derrière Schumacher… La messe est dite, et ce n’est pas l’erreur de Raikkonen avec le limiteur en sortie des stands qui suffira pour conserver sa 2ème place. Battu à la sortie du freinage, il perdra peu à peu pied (a-t-il été déstabilisé par le dépassement de Kimi) et termine 3ème en résistant de justesse à Vettel.
Comment se présente la fin de saison pour l’équipe ? Plutôt bien, le double DRS testé par Kimi depuis 2 courses devrait procurer un gain en qualification, point faible (relatif) de la voiture. Le développement suit le rythme, Raikkonen est de plus en plus satisfait de sa direction, et semble avoir retrouvé depuis Hockeinheim et son dépassement autoritaire sur une Force India toute son agressivité d’antan pour dépasser à des endroits où lui seul sait le faire. Il connait maintenant bien les Pirelli, ne commet que peu d’erreurs en course et n’est qu’à 48 point du leader du championnat. Et comme les courses qui arrivent sont parmi ses préférées (Spa , Monza, Suzuka ), on peut espérer réentendre prochainement l’hymne finlandais sur un podium. Pourquoi pas dans son jardin préféré Spadois, où il reste sur série impressionnante de 4 victoires sur ses 5 dernières participations (en 2008 il était en tête avant une averse qui l’enverra dans le décor). Plus que cueillir sa première victoire cette saison, Raikkonen devra se montrer régulier en course et meilleur en qualification pour pourquoi pas viser le titre. Sur le papier son retard est certes important, mais il reste encore de nombreuses épreuves à disputer. Un abandon d’Alonso sur une seule course pourrait changer bien des choses…
Grosjean devra lui faire montre de progrès sur des pistes où il a déjà roulé en F1 en 2009 mais surtout éviter les erreurs en course et les accrochages pour viser une meilleure constance, car la vitesse est bien là. Avec un tel package Lotus, ne doit pas se contenter de la 4ème place au championnat des constructeurs, la 2ème place est un objectif tout à fait réaliste, quant à la première, si Webber se désunit un peu en fin de saison comme en 2010 et 2011 alors…
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses
Avec Mercedes, Alpine construit son après Renault et n'aura plus d'excuses