Premier bilan des équipes motorisées par Renault

La saison ne fait que commencer mais déjà des tendances se dégagent !

Mathieu Champion
31 Mars 2012 19:05
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Reb Bull : Il n’était pas nécessaire d’être marabout pour deviner que la saison 2012 serait nettement plus délicate pour le taureau rouge que ne le fut 2011. Dès Melbourne la dernière création de Newey n’atomisait plus la concurrence, mais était même en retrait par rapport aux McLaren, Lotus et Mercedes. Une stratégie efficace le lendemain allait propulser Vettel sur le podium et Webber finissait très près de son équipier. Rebelote en Malaisie où quelque soit les conditions météos, les pilotes Red Bull furent incapables de rivaliser avec les McLaren. La voiture n’est pas foncièrement mauvaise mais semble avoir été la plus pénalisée par l’interdiction des diffuseurs soufflés, et n’exploite pas parfaitement les nouveaux Pirelli, ce qui pénalise surtout l’équipe en qualification.


Au niveau des pilotes, on sent clairement que Vettel n’est plus aussi serein que l’an passé, son erreur sur Karthikeyan qui lui a valu une crevaison en est un exemple criant. Attention toutefois à ne pas l’enterrer trop vite, sa 2ème place à Melbourne montre qu’il saisira toutes les opportunités possibles et qu’il faudra compter sur lui pour les podiums à chaque course, et peut être même plus si affinité… Webber lui semble avoir repris du poil de la bête. Plus rapide que Vettel en qualification, sur les 2 premières courses, l’australien peut tranquillement envisager une prolongation de contrat et peut compter sur son expérience dans la gestion d’un championnat et la mise au point pour mener la vie dure au prodige allemand. 24-18 en sa faveur après 2 courses.


Et après ? Red Bull devra rapidement extraire plus de vitesse en qualification si elle veut conquérir un 3ème titre consécutif. Vettel doit éviter de retomber dans ses travers de 2010 quand sa monoplace était perfectible si veut montrer qu’il est le meilleur pilote du monde, quant à Webber il doit poursuivre sur sa lancée pour conserver sa place dans l’équipe (et accessoirement viser au moins le podium final au championnat), car chez Toro Rosso, les jeunes poussent !



Lotus : après une fin de saison très délicate Lotus a rapidement montré lors des essais d’intersaison sa capacité à rebondir, malgré la semaine gâchée à cause des soucis de suspension. Rapide et efficace, la E20 est la bonne surprise de ce début de saison. A la régulière elle semble capable de rivaliser avec la Red Bull mais domine les Mercedes et Ferrari, surtout en course où son économie en pneumatique est un avantage non négligeable. Reste à améliorer la fiabilité (problèmes de Kers et de boite) mais surtout la stratégie et les arrêts aux stands. Depuis le départ du génial tacticien Pat Symonds, l’équipe est très en retrait dans ces domaines. Les arrêts aux stands sont entre 1 et 2 secondes plus lents que les meilleurs, mais surtout l’équipe est trop passive et pas assez réactive pour modifier ses stratégies en course ? Raikkonen a ainsi perdu près de 7s en s’arrêtant 1 tour trop tard en Malaisie et a perdu pas mal de plumes lors de l’intervention de la voiture de sécurité en Australie.


Attendu au tournant, le duo inédit de Lotus avait plusieurs choses à prouver. Pour Raikkonen d’une part, il s’agissait de briser cette image de mauvais metteur au point et de prouver qu’il pouvait revenir aussi rapide que lors de son glorieux passé. La mission était loin d’être jouée surtout avec les retours délicats de Villeneuve en 2004 et de Schumacher en 2010, les 2 derniers champions du monde à avoir tenté un come back. Mais Raikkonen est un cas et sans nul doute l’un des pilotes les plus talentueux. Dès ses essais sur la R30 il était rapide et régulier au point de se demander s’il avait vraiment fait une pause de 2 ans. Certains ont craint le pire après les qualifs à Melbourne, mais sa 18ème position n’était due qu’à une petite erreur en piste et une bourde monumentale de communication de l’équipe qui ne l’a pas prévenu du temps restant. En course, Kimi a fait du Kimi, rapide, efficace et dangereux dès qu’il était dans les échappements de ses rivaux. Son dépassement dans le dernier virage sur Kobayashi a montré si besoin était qu’il n’avait pas non plus laissé ses qualités de pur attaquant sur le bord des routes de rallye, en dépit d’une certaine prudence. A Sepang, en revanche, Raikkonen a été absolument parfait : rapide en qualif, en course, à l’aise avec les Pirelli pluie qu’il découvrait, il a même été jusqu’à signer le meilleur tour en course. Qui sait si avec une meilleure stratégie il n’aurait pas pu viser le podium… Quoi qu’il en soit, en dépit de sa pénalité pour changement de boite de vitesse et d’un Kers ayant prit l’eau il a ramené une magnifique 5ème place. Si le (premier) bilan concernant Raikkonen est très satisfaisant, il n’en est pas de même pour Romain Grosjean. Le Franco-suisse a comme le Finlandais brillé aux essais d’intersaison mais la suite s’est avérée nettement plus délicate en dépit d’une certaine pointe de vitesse sur un tour. Samedi à Melbourne c’était l’euphorie dans le clan Grosjean avec une 3ème place en qualification. Dimanche il s’est fait surprendre par Maldonado, et au lien de ralentir et d’élargir pour laisser passer complètement le Vénézuélien, qui s’était imposé au freinage en se montrant côte à côte mais à l’intérieur, Romain a simplement élargit la trajectoire. Bilan une suspension cassé et seulement 2 petits tours parcourus. En Malaisie, en revanche difficile de trouver un quelconque motif de satisfaction. Des essais en retrait d’un Kimi (alors que Sepang est sa piste préférée et que Raikkonen n’est sans doute pas encore à 100%) et en course il a percuté Schumacher au premier tour puis est allé visiter le bac à gravier 2 tours plus tard, étant le seul à se faire piéger en début de course et le seul pilote à abandonner. 5 tours parcourus en 2 courses, c’est très peu, surtout pour un pilote qui n’est plus un débutant en F1 et qui est par ailleurs expérimenté avec 4 saisons (partielles) en GP2.


Et après ? Lotus a montré avoir conçu une bonne voiture, à l’équipe de la faire évoluer correctement pour ne pas revivre le cauchemar de 2011. Avec un champion du monde dans ses rangs et une voiture moins audacieuse, tous les espoirs semblent permis à condition de régler les soucis de fiabilité et la stratégie. En outre, la 4ème place semble plus que jamais jouable avec les problèmes actuels des Mercedes et des Ferrari. Raikkonen espère vivre une course normale, et on a hâte de voir ce qu’il sera en mesure de faire sur ses circuits fétiches comme Monaco, Suzuka et surtout Spa. Grosjean a droit à une 2ème chance en f1 après 2009, ce qui est très rare. A lui de montrer qu’il a mûri et progressé en ne s’accrochant plus une fois sur 2 dans les premiers tours de course. Sur les 2 premières courses c’est une énorme déception, il doit donc se reprendre pour d’abord terminer une course et monter en puissance pas à pas. Eric Bouiller est patient certes mais il y a des limites, d’autant qu’à Enstone, on n’avait pas du tout apprécié son attitude en 2009. Il serait dommage de ruiner le travail effectué depuis en quelques courses, mais une réputation est plus facile à défaire qu’à se construire… Romain doit y penser et ne plus commettre d’erreurs sur les prochains grand prix quitte à se montrer très prudent. Enfin sa proximité avec l’équipe de TF1, n’est peut être pas la meilleure des choses pour un pilote qui a d’autres choses à faire que de se disperser à donner des interviews. Grosjean est entouré des hommes qu’il faut avec un équipier à la fois rapide et expérimenté, un management qui le soutien, un sponsor de taille et une bonne monoplace. A lui d’en faire bon usage…



Williams-Renault : Rien que ce nom fait rêver. Pour le retour de l’association mythique, les 2 partenaires ont su se montrer dignes des débuts de 1989 ! Globalement fiable, rapide et n’usant que modérément ses enveloppes la FW34 est avec la Lotus E20 l’autre bonne surprise de ce début de saison ! Quand Maldonado a terminé 8ème en qualif à Melbourne certains ont surtout insisté sur l’absence de plusieurs pilotes comme Alonso et Raikkonen pour justifier une si bonne place sur la grille. Mais quand le lendemain il chassait Alonso pour la 5ème place avait de se crasher à force d’attaquer le doute n’était plus permis ; Williams a fait un bond impressionnant au cours e l’hiver et il faudra compter avec la formation de Grove cette saison pour le top 10 synonyme de points. La manche Malaise à confirmé la bonne impression Australienne avec à la clé cette fois les premiers points de l’année, plus que durant toute la saison 2011.


Une partie des interrogations concernant Williams cet hiver concernait son duo atypique de pilotes… Il est vrai qu’une paire Senna-Maldonado, ne risque pas de donner des maux de tête à McLaren ou Red Bull, mais dans la pratique, force est de constater que à défaut d’être en mesure de pouvoir rivaliser avec des Vettel ou Button, ils font un travail tout à fait honorable en ce début de saison. On savait Maldonado rapide après son titre en GP2, on en a eu la confirmation avec une performance étincelante à Melbourne malgré un dernier tour fatal. Difficile de lui en vouloir surtout qu’il chassait Alonso pour une 5ème place à cet instant. Sa performance en Malaisie fut elle aussi bonne, surtout vu les conditions mais hélas un ennui moteur l’a privé de ses premiers points. Nul doute que ceux-ci arriveront rapidement. Après une demi-saison chez HRT puis une demi-saison chez Renault en demi-teinte, Bruno Senna se devait de ne plus faire dans la demi-mesure ! A Melbourne on a craint le pire : performances quelconques, loin de Maldonado et accrochage en course avec Massa, mais à Sepang, il a su se rattraper dans ses conditions préférées : une piste détrempée et des conditions à la fois changeantes et piégeuses. Après un accrochage en début de grand prix il a su remonter comme une fusée pour terminer 6ème. S’il parvient à renouveler ce genre de performances nul doute qu’il assurera sa présence les prochaines années, dans le cas contraire, il devra compter sur ses sponsors pour poursuivre la f1 dans des équipes de fond de grille.


Et après ? Williams a fortement progressé depuis l’an passé, mais tout n’est pas rose pour autant. Les sponsors se font encore un peu rares et la démission surprise d’Adam Parr va nécessiter une restructuration. En outre depuis 2008, Williams n’est jamais parvenu à suivre en cours de saison le rythme de développement de ses principales rivales. Il faudra cette fois inverser la tendance, pour consolider l’équipe et partir à la reconquête de son glorieux passé. Malgré ses 73 printemps Franck Williams est déterminé, croit dur comme fer au retour au premier plan de son équipe et ne passera pas la main tant qu’il n’aura pas refait sonner le " God Save The Queen ".



Caterham : On attendait beaucoup de cette équipe après ses progrès continus en 2010 et 2011, pourtant on ne peut qu’être déçu des 2 premiers week-ends. Certes l’écart avec Virgin et HRT s’est encore accentué, mais l’équipe n’est pas parvenue à entrer en Q2 à la régulière, malgré que la voiture soit équipée du KERS. Comme en 2011, à Melbourne la voiture était plutôt décevante à près d’une seconde du 18ème, et surtout pas fiable, aucune voiture ne ralliant l’arrivée en terre Australienne. Pour son grand prix national en Malaisie, cependant la situation s’est améliorée, Kovalainen n’échant qu’à 0.2s du 18ème. Bref il reste du travail avant de viser les points. Le train arrière fournit par Red Bull cette année, comme l’an passé, n’est plus dominateur et tout comme le taureau rouge, la formation de Tony Fernandes en pâtit. Si on ajoute à cela qu’à chaque fin de saison, l’équipe la moins éloignée réalise elle aussi de substantiels progrès (Toro Rosso entre 2010 et 2011 et maintenant Williams entre 2011 et 2012) on peut malgré tout espérer une montée en puissance en cours de saison comparable à celles de 2010 et 2011.


Toujours rapide en qualification, Kovalainen se fait quelque peu bousculer par son nouvel équipier en course. Il faut dire que le finlandais n’a pas été épargné par les soucis mécaniques qui ont fatalement réduit son rythme le dimanche. Attendons quelques courses, mais si Heikki qui connait l’équipe depuis sa création ne reprend pas la main rapidement, alors ses rêves de retrouver un top team s’envoleront définitivement. Attendu au tournant après avoir montré quelques progrès en 2011, Petrov a étonné. Non seulement il s’est rapidement acclimaté à sa nouvelle monoplace (il a su régler ses soucis lors des essais d’inter-saison) mais en plus il n’est pas si loin de Kovalainen que ça le samedi. 4 dixièmes en Australie et à peine 2 en Malaisie. Surtout, il a su prendre l’avantage en course. A lui de profiter de l’ambiance familiale du team et de l’absence de pression pour se bonifier et devenir une valeur sûre de la F1. Les observateurs auront noté qu’il est nettement plus proche de Kovalainen que Trulli ne l’était l’an passé.


Et après ? Caterham a encore beaucoup de travail en 2012. Le déménagement vers l’ex usine Arrows à Leafield freinera probablement quelque peu le développement de la voiture, mais l’essentiel est ailleurs. Après avoir bénéficié de l’indulgence des fans à cause de son arrivée tardive, du changement de motorisation et de l’absence de KERS, l’équipe n’a maintenant plus aucune excuse si elle ne marque pas de points cette saison, d’autant plus que le personnel même si il est peut être moins nombreux qu’ailleurs est encadré par des managers expérimentés tels Gascoyne, Smith ou encore Nielssen.

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