Suite des bilans et perspectives des équipes motorisées par Renault en 2011 ; après Team Lotus (à lire ici), voici le tour de Lotus-Renault.
Renault a-t-elle fait une bonne saison 2010 ? Oui, clairement si on compare 2010 et 2009, mais même si le redressement fut beau et spectaculaire, Enstone est encore loin du compte et de son apogée des années 2002-2007 ainsi que de la glorieuse époque Benetton de 1993 à 1997. Il faut dire que les deux principaux artisans de ces succès ont dû piteusement quitter le navire suite à leur implication dans le crashgate. Pour autant la R30 a été conçue sous leur direction. 2010 se présentait comme une année cruciale pour Renault. Pas de controverse autour d’un élément aéro (Cf. le double diffuseur de 2009), pas de révolution technologique, bref avec les départs de BMW et de Toyota et face à un groupe de chasse manquant soit de moyens (Williams) soit de technique (Force india) terminer 5ème était le minimum à attendre. 5ème au classement final, mission accomplie et avec une belle avance sur le 6ème (Williams). Si la R30 a semblé manquer de vitesse lors des essais d’intersaison, le paddock notait sa constance et louait les qualités du RS27 (souplesse, consommation) qui devait permettre de bien figurer en course, à défaut de qualifications étincelantes. Bahreïn ne put confirmer ces impressions la faute à un abandon précoce de Petrov et la pagaille du 1er virage ruinant la course de Kubica. Dès Melbourne cependant l’équipe parvint à monter sur le podium et ne cessa de creuser l’écart sur Force India et Williams, bien que l’écart avec les équipes de pointe (Red Bull Racing, McLaren, Ferrari et Mercedes) ne diminua pas vraiment. Dans ces conditions, faire 3 podiums est honorable d’autant que ceux-ci eurent lieu à différents stades de la saison. Bien équilibrée et économe avec ses pneus la R30 fut surtout à l’aise sur les circuits d’accélérations/freinages et sur les circuits lents, mais assez en retrait sur les circuits rapides comme Silverstone, Monza, Sepang… La vitesse de pointe fut plutôt faible avant l’introduction du F-Duct à SPA qui boosta momentanément les performances sans que celles-ci ne se reproduisent sur la fin de la saison. On peut se demander d’ailleurs pourquoi Renault a mis en service si tardivement cette innovation : interdite à partir de 2011 il aurait été plus judicieux soit de l’introduire bien avant pour en tirer un avantage substantiel, soit de ne pas dépenser d’énergie dans un système sans avenir. Il faut dire qu’à ce moment là Renault chassait Mercedes et espérait bien dépasser sa rivale sur le fil à la fin du championnat. Peine perdue, bien que le développement de la Mercedes fût arrêté très tôt, le retour en forme de Schumacher, des performances stagnantes et, les bourdes de Petrov empêchèrent de " jouer " avec la firme allemande.
Petrov… il en aura fait couler de l’encre pour sa première saison. N’ayant pu rouler sur piste sèche lors des essais d’intersaison (ses premiers tours de roues en F1) le russe débarqua à Sakir dans l’inconnue la plus complète et se tira plutôt bien de son baptême de feu, il semblait pouvoir marquer des points avant qu’un souci de suspension ne le contraigne à l’abandon. S’en suivra une saison chaotique et en dent de scie. S’il se montra compétitif à Bahreïn donc, mais aussi en Chine sous la pluie, en Turquie, en Hongrie, à SPA et à Abu Dhabi, il fut aussi l’auteur de nombreux accidents et sembla complètement dépassé par les évènements à la mi-saison. Départ volé, accident avant même le premier virage, sortie de piste en essai libre et dans un tour de lancement en Q1, le russe a commis plus d’erreur que les autres débutants, et de surcroit quand il se maintenait sur la piste l’écart avec son coéquipier fut parfois gigantesque, bien plus grand qu’entre Alonso et Piquet. Bref si Petrov était un pilote " classique " son sort aurait été réglé depuis bien longtemps, dans le meilleur des cas, placé dans une petite équipe, dans le pire, viré sans ménagement. Son passeport russe étant très apprécié à la fois par Genii, Renault (et maintenant Proton) nul doute qu’il sera reconduit en 2011 mais cette fois il devra montrer avoir apprit de 2010 en commettant moins de fautes et en renouvelant sa bonne performance lors de l’ultime épreuve 2010. Après tout il le peut, il a certes mis 4 ans pour atteindre un bon niveau en GP2, mais il y est parvenu et en 2011 il n’aura plus le désavantage de découvrir près de la moitié des circuits (n’oublions pas non plus qu’il n’y a toujours pas de simulateur chez RF1…) et que ses bonnes courses ont toutes été faites sur des circuits qu’il connait bien. Massa a lui aussi connu une mauvaise première saison qui l’a vu se faire remplacer à l’issue de celle-ci. En 2004-2005 et début 2006 il était très brouillon, ce qui ne l’a pas empêché de jouer le titre jusque tard en 2007 et 2008.
Le cas Kubica est lui aussi teinté. Comme Button il a su faire une saison en ne commettant que très peu d’erreurs. Est-ce pour autant qu’il a effectué un bon championnat et quel est son réel niveau ? Impossible à dire… Opposé et battu par Heidfeld de mi 2006 à 2009 chez BMW à voiture égale (et à traitement équitable, quoi qu’en disent certains…) il était attendu que Robert soit le leader naturel de l’équipe. Il s’acquitta fort bien de cette tâche, guidant seul l’équipe technique pour le développement de la R30 et bataillant pour les places d’honneurs quand sa monture le lui permit. Ces 3 podiums (Melbourne, Monaco, Spa) furent satisfaisants certes mais on ne peut s’empêcher de se demander si à sa place à Monaco mais surtout dans son jardin de Spa, Raikkonen n’aurait pas mis tous le monde d’accord en remportant la (les 2) course(s). Or entre une saison avec 1 ou 2 victoire et une saison " sans " la différence (dans l’esprit des gens) est énorme, et ce même si au final le nombre de points inscrits est le même. Entendons nous bien, Kubica est un bon pilote, seulement est il simplement bon comme un Massa, un Barrichello, un Webber ou est-ce un très bon comme Alonso, Hamilton et Vettel ? D’autant qu’il a parfois donné l’impression en fin de saison de se contenter de ramener la voiture à bon port. 2011 sera une année cruciale pour Kubica. Soit il explose et sa voiture lui permet de briller régulièrement soit il quittera son statut de jeune outsider prometteur et aura toutes les peines du monde à trouver mieux qu’un baquet chez Lotus-Genii (Button peut en témoigner…)
Pour l’équipe aussi 2011 sera cruciale. Elle va perdre son statut d’équipe-constructeur. Si McLaren a brillamment réussit ce passage, il n’en est pas de même pour Williams ou Sauber, bien à la peine aussi bien sportivement que financièrement. La R30 fut conçue en 2009, la R31 sera donc la vraie première voiture sortir d’Enstone (ne plus dire Renault !) sous l’ère Bouiller/Genii. On pourra donc seulement les juger à la fin du prochain championnat. Petit avantage, elle est l’une des 4 équipes qui a déjà utilisé le Kers en 2009, contrairement à Red Bull et Mercedes. Pour convaincre, Bouiller devra gérer correctement la transition entre Renault et Proton, disposer de 2 bons pilotes pour 2012, attirer des sponsors mais surtout progresser sur la piste. Et quand les adversaires s’appellent McLaren et Ferrari, que Red Bull a 2 perles, une du pilotage, une autre de l’aéro et que Mercedes s’apprête à lancer sa première F1 (la Mercedes a été conçue avec les moyens très limités de Brawn…) qui bénéficiera sans nul doute des conseils de Schumacher revenu fin 2010 à un bon niveau.
Bref Genii-Lotus-Renault pourra difficilement faire mieux en 2011 qu’en 2010, la plus grande marge de progression se situant au niveau de Petrov…
29 Novembre-01 Décembre 2024
Essais Libres 1
14:00 - 15:00
Sprint Shoutout
18:00 - 19:00
Sprint
14:00 - 15:00
Qualifications
18:00 - 19:00
Course
18:00 - 20:00
06-08 Décembre 2024
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