La 92e édition des 24 Heures du Mans n’a pas apporté le résultat escompté pour Alpine. En dépit de qualifications réussies et d’un départ encourageant, l’écurie française s’est rapidement effacée de cette épreuve avec les abandons successifs de ses deux bolides, après seulement un quart de la course effectué. Une énorme déception, mais aussi des enseignements pour 2025. La victoire revient de nouveau à Ferrari, au terme d’un duel épique avec Toyota, dans une épreuve marquée par de grandes averses et un très grand suspense.

Ces 24 Heures du Mans 2024 n’auront pas été de tout repos pour les acteurs de la course et ses supporters. L’eau s’est déversée sur cette course avec abondance, notamment la nuit, poussant à une très longue intervention de la Safety-Car. Les dernières heures ont toutefois permis d’offrir une bataille d’anthologie entre Ferrari, Toyota, Porsche et Cadillac avec la victoire pour la première citée. Malheureusement, Alpine ne figure pas dans cette liste, et ce n’est pas pour une question de performance.

Les A424 ont en effet bien débutées leur course en parvenant à se maintenir dans le top 10 ou à proximité, et à jouer dedans. Une première apparition de la pluie et de mauvais choix stratégiques font néanmoins reculer nos deux voitures. À l’attaque de la cinquième heure, un panache de fumée s’échappe de la n°35, c’est l’abandon immédiat. À 21h36, la n°36 est appelée à son stand, panne technique irréparable dans un temps raisonnable. C’est également le retrait de la course.

Moins de six heures et plus aucune Alpine en piste. Tel a été le scénario de cette 92e édition. Pas de quoi réchauffer les fans sur place, pris sous des trombes d’eaux, mais qui ont pu toutefois apprécier le bon niveau de performance entre les concurrents de la catégorie Hypercar, où l’effet de la BoP a pu donner près de dix vainqueurs potentiels jusque dans les dernières heures.

De son côté, Alpine confirme d’ores et déjà que le problème rencontré sur les deux voitures est le même. Il provient du moteur Mécachrome. Pas question cependant de critiquer le partenaire motoriste. Un travail commun avec les hommes de Viry-Châtillon sera mené pour tirer les conclusions et apporter les correctifs. Une panne forcément frustrante car l’A424 se comportait bien. Surtout, avec cette météo si spectaculaire, il était potentiellement possible de chercher d’intéressants points, des unités à prendre en compte pour le Championnat du Monde d’Endurance WEC, d’autant qu’elles sont doublées ici au Mans.

" Ce double abandon est cruel même si nous savions que la fiabilité pouvait être un sujet au Mans ", explique Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team. " Malgré les essais et simulations, seule la vérité de la course compte. Notre début de saison nous avait laissé voir de belles choses, donc c’est d’autant plus décevant et déroutant d’abandonner aussi tôt. Il faut cependant retenir les points positifs pour continuer d'avancer. Cette semaine, nous avons eu confirmation que notre voiture était véritablement performante. Nous devons donc continuer à travailler pour nous relever et progresser même si toute l’équipe a mal ce soir. "

" Nous savions que lors de cette première participation aux 24 Heures du Mans – seulement la quatrième course de l’A424 – nous risquions de faire face à certains problèmes ", renchérit Bruno Famin, Directeur Alpine Motorsports. " Cela fait partie du processus d’apprentissage, mais cela n’enlève rien à notre déception. Nous analyserons les raisons de ce problème mécanique pour revenir plus forts l’an prochain. Notre voiture a affiché un bon rythme tout au long de la semaine, donc nous disposons de fondations solides que nous améliorerons à l’avenir. "

" Je tiens à remercier chaque membre de l'équipe pour son investissement, mais le sport automobile peut être cruel et c’est aussi pour cela que la victoire n’en est que plus belle quand elle est au rendez-vous. En voyant les larmes et les visages déçus ce soir, je suis convaincu que nous ferons d’Alpine Endurance Team une équipe capable de se battre aux avant-postes pour atteindre des podiums et des victoires ", poursuit l’homme fort de la compétition chez Alpine.

La marque française a en tout cas réussi autre chose : sa grande visibilité sur cette édition. Au-delà de proposer un prototype magnifique doublé d’un son reconnaissable par ses aigus, le A fléché s’est affiché en long et en large en marge de la course, entre la révélation de l’A290, le roulage de l’Alpenglow Hy4, une forte présence dans le paddock et les visites remarquées de Luca de Meo, Zinédine Zidane, Pierre Gasly et Esteban Ocon – pour ne citer qu’eux -. Le marketing a été très bon ! C’est déjà ça, en attendant du mieux sur la piste.

Rendez-vous l’an prochain, et d’ici là, le WEC se rendra à Sao Paulo (12-14 juillet) pour poursuivre le championnat.