La fête était grandiose. À la hauteur de l’évènement. Le week-end dernier, les 24 Heures du Mans célébraient sa 100e édition. Une course historique non seulement par son contexte, mais aussi car elle est marquée par la victoire spectaculaire de Ferrari au terme d’un duel de haute volée entre tous les constructeurs engagés en Hypercar. Alpine n’était pas en reste. Non contente d’avoir présentée sa superbe LMDh – A424_β -, la firme au A fléché a également fortement animé le LMP2, au point d’avoir espéré, le temps de quelques heures, un podium sinon la victoire.

Bien que reléguée en " deuxième division " pour 2023 – avant son retour en catégorie reine l’année prochaine -, Alpine a pu se montrer devant plus de 300 000 spectateurs. Sous les yeux de Luca de Meo, CEO de Renault Group, les deux A470 avaient fort à faire après des qualifications difficiles, et des autos placées en fond de grille. Pour autant, un rythme de course encourageant aperçu lors des essais donne un espoir légitime. Les fans du A fléché n’ont finalement pas été déçus, au point même de nourrir un soupçon de frustration.

Sous des conditions climatiques changeantes et particulièrement piégeuses, les équipages de nos deux autos ont en effet livré un combat titanesque. L’exploit est tel qu’en l'espace de quelques heures, Alpine se paie la " remontada " du siècle en plaçant sa n°36 en tête du LMP2, après être partie depuis l’avant-dernière position (23e) ! La 35 n’est pas en reste et vient chercher sa place dans le top 10 pour finalement devenir une prétendante au podium. Les pilotes s’installent dans cette nouvelle posture avant d’aborder une nuit toujours très… imprévisible !


Personne n’est épargné, ou presque, par les aléas d’une piste plongée dans l’obscurité. Seules les trajectoires ont l’honneur des projections lumineuses d’autos engagées dans des combats d’une très forte intensité. La tension, palpable, accompagne une fatigue de plus en plus présente. Un cocktail explosif sur une piste où le trafic représente autant un casse-tête qu’un danger pour l’ensemble des concurrents. Alpine en sait quelque chose.

Toujours bien placées, les deux A470 connaissent coup sur coup un contre-temps. La 36 sort de la piste, gênée par une GTE-AM, et perd une minute pour effectuer des réparations. La 35 est ensuite une victime collatérale d’un carambolage et doit subir 17 minutes d’arrêt pour remettre en état la voiture. Les mécaniciens font preuve d’un grand courage et d’une efficacité redoutable pour abattre autant de travail en si peu de temps.

C’est d’ailleurs l’un des enseignements de cette course – et une promesse majeure pour 2024. L’exécution d’Alpine a été exemplaire. Une fois les A470 remises sur roues, la stratégie et les pilotes ont fonctionné de concert pour rattraper le temps perdu. Seule une crevaison perturbe la 36 à deux heures de l’arrivée. Cette dernière accroche dans les ultimes minutes la quatrième place finale. On se dit que sans les évènements de la nuit, une présence sur la boîte était envisageable. La 35, quant à elle, franchit la ligne à la neuvième position.


Pour Alpine Elf Endurance Team, c’est tout simplement le meilleur résultat de l’année. Cela tombe plutôt bien au regard de l’importance de l’évènement. C’est également une prestation référence en vue du défi de demain. Exposée dans les allées du circuit, l’A424_β a fait sensation. Sur la piste, la bataille en Hypercar et la victoire de Ferrari nous poussent nécessairement à rêver d’un tel exploit. Et si cela avait été Alpine ?

Laissons à l’écurie française et ses partenaires engagés le soin de bien se préparer. Le planning est serré, ambitieux, mais colle avec la volonté de voir le A fléché se mêler à la lutte pour la victoire. Depuis son retour en Endurance, Alpine a toujours brillé, en LMP2 d’abord, mais aussi en LMP1 (ex-Hypercar) ces deux dernières années. Renault Group en a fait un programme majeur, comme l’est la Formule 1, les moyens sont donc là pour soutenir l’initiative.

En attendant d’aborder sur la piste cet engagement, Alpine a de nombreux rendez-vous à honorer sur l’année 2023. En Endurance, le LMP2 fera escale à Monza les 7-9 juillet prochains. Surtout, c’est la Formule 1 qui va occuper un large espace médiatique. Dès ce week-end, l’A523 revient avec le Grand-Prix du Canada, galvanisée par son podium à Monaco et ses entrées successives dans les points à Miami et Barcelone. L’objectif est de continuer sur cette lancée, et maintenir la progression. Après le " coup de poing sur la table " de Laurent Rossi, une nouvelle dynamique est définitivement engagée…

Classement Course