Le nom de Signature Racing fait partie intégrante du paysage automobile français. Basée à Bourges, dans le Cher, l'écurie a fait les beaux jours de la Formule 3 avant de s'engager avec succès dans l'aventure de l'endurance. Depuis 2013, sous le nom de Signatech, la structure s'est associée à Alpine pour mettre en place un programme LMP2 ambitieux et avide de victoire. Le 1er novembre dernier, à Shanghai, Signatech-Alpine a franchi un cap important en remportant sa première course en Championnat du Monde d'Endurance.
Dans le prototype, un châssis Oreca 03R, les pilotes Nelson Panciatici, Paul-Loup Chatin et Tom Dilmann ont réussi leur pari en s'offrant en Chine la première marche du podium, un bel achèvement pour cette nouvelle génération de pilotes français et pour ceux qui les ont soigneusement selectionnés.
Parmi eux, Nelson Panciatici, 27 ans au compteur, fait partie de l'aventure Alpine depuis le début du programme en 2013, en ELMS. Champion en 2013 puis 2014, celui qui avait découvert l'endurance et le WEC avec Nissan Signatech en 2012 revient aujourd'hui avec nous sur ses débuts dans la catégorie, son présent chez Alpine et ses ambitions pour la suite.
"En terme de pilotage, le LMP2 ne m’a posé aucun problème d'adaptation, dès les premiers tours de roues à Magny-Cours j’étais compétitif" nous explique Nelson. Après avoir débuté par le karting, il a intégré l'équipe de France FFSA avant de fréquenter la Superleague Formula (2009) et les World Series by Renault (2010-2011). Il a par railleurs rejoint en 2007 le Renault Driver Development, programme de jeunes pilotes qui a notamment vu Robert Kubica, Heikki Kovalainen ou encore Romain Grosjean recevoir le soutien de la marque au Losange. Formé depuis son enfance pour la course sprint, le pilote a alors été contraint d'apprivoiser les subtilités de l'endurance.
"Il m’a fallu changer mon approche de la course car même si aujourd’hui l’endurance est un véritable sprint où il ne faut rien lâcher, il faut parfois savoir se sacrifier pour l’équipe. Il faut aussi savoir partager. Aujourd’hui je me sens très bien dans cet environnement où l’esprit d’équipe est primordial tout comme la bonne entente entre coéquipiers, notre complicité est d’ailleurs l’une de nos forces."
Après avoir eux aussi écumé les Formules de promotion, Paul-Loup Chatin et Tom Dilmann, associés à Nelson, représentent une nouvelle génération de pilote français qui n'hésitent plus à rejoindre l'endurance pour trouver un poste de titulaire, une jeune génération qui n'a pas échappé au Team Signature.
"Alpine est un constructeur français avec une équipe technique française et depuis le début j’ai eu des pilotes français comme coéquipiers, mis à part Oliver Webb. D’abord Pierre Ragues avec qui j’ai remporté le titre en ELMS en 2013, puis Paul Loup Chatin pour le second titre en 2014. Enfin, cette année année, toujours avec Paul Loup associé à Vincent Capillaire et maintenant Tom Dilmann." relate Nelson.
"Mais ce n’est pas un hasard car si l’on regarde l’histoire de Signatech, on s’aperçoit que Philippe Sinault a souvent donné sa chance à de jeunes pilotes français, d'autant que pour l’endurance il croit beaucoup aux pilotes venant de la monoplace. C’est effectivement un vrai choix de l’équipe, en WEC nous sommes la seule équipe 100% française !"
Alpine a alors clairement choisi son camp en s'engageant en LMP2 pour porter haut les couleurs de la France, que ce soit via la voiture où ses pilotes. De son côté, Renault se rapproche petit à petit d'un grand retour en F1. Ainsi, malgré une certaine perte de vitesse durant les dernières saisons, plus que l'endurance la catégorie reine de la monoplace reste l'engagement de référence pour un grand Groupe automobile, ce que tend à confirmer Nelson.
"Renault est un grand constructeur qui a une longue histoire en F1 avec de nombreux titres et victoires. Même si le championnat du Monde d’Endurance et son épreuve vedette, les 24 Heures du Mans, montent en puissance chaque année en devenant un championnat majeur incontournable, la F1 reste toujours un championnat de référence pour un grand constructeur, et ce malgré cette perte de vitesse dont vous parlez."
Signatech-Alpine, une équipe 100% française, avec un nom au combien mythique. Pourtant, si Alpine fait référence à un passé glorieux, elle appartenait définitivement à l'histoire avant que Renault ne décide de relancer l'appellation cette année avec une nouvelle berlinette en préparation. Pour Nelson, même si la marque fait plus partie de la génération de ses parents plutôt que de la sienne, Alpine reste un nom mythique et courir pour l'écurie bleu et blanche est un véritable honneur.
"Quand Philippe Sinault m’a proposé de venir chez Alpine je n’ai pas hésité une seule seconde car pour moi cela voulait dire quelque chose de fort. Depuis j’ai pu me rendre compte de l’impact de cette marque devenue incontournable au fil des années. Il y a un engouement incroyable autour d’Alpine, avec des passionnés de tout âge." nous explique-t-il.
Avec deux parents pilotes, Nelson a logiquement été bercé dans l'univers automobile et le nom d'Alpine n'a évidemment pas été oublié !
"C’est certain qu’Alpine a bercé la jeunesse de nos parents, mais personnellement j’en ai toujours entendu parler par mon père qui en a piloté une en course. De grands pilotes ont marqué l’histoire d’Alpine en laissant un héritage énorme et cela nous motive pour essayer de ne pas décevoir l’attente que cela a généré. C’est en cela qu’Alpine est une marque mythique!"
Parler d'Alpine en 2015 passe forcément par une allusion à la nouvelle berlinette développée par Renault. Avec une sortie prévue pour l'année prochaine, la future Alpine AS1 fait déjà saliver de nombreux amateurs de la marque. Nelson a eu la chance de pouvoir s'installer au volant à Dieppe le 13 septembre dernier et n'est pas avare d'éloge à l'égard du bolide.
"J’ai effectivement eu l’honneur de conduire pour la première fois l’Alpine Célébration à Dieppe, c’était à l’occasion des 60 ans de la marque. J’ai pu mesurer en direct live l’impact extrêmement positif sur le public présent. La voiture a fait l’unanimité car elle a gardé l’esprit de la fameuse Berlinette dont elle reprend les lignes caractéristiques. Elle est maniable et légère, je ne me souviens plus qui a dit qu’une Alpine devait surtout aller vite en virage mais je trouve que ça colle bien à son comportement." nous assure le pilote.
"Cela n’engage que moi, mais je dirais que c’est une Alpine d’hier avec la modernité d’aujourd’hui, bref une vraie Alpine ! J’ai d’ailleurs eu l’occasion de piloter une Alpine A110 Groupe 4 pendant le festival de Goodwood et je dois dire que j’y ai pris beaucoup de plaisir!"
Alpine fait donc partie du passé et du présent de Nelson Panciatici, mais le futur pourrait réserver encore beaucoup de surprise à celui qui ne manque pas d'ambition. S'il lui reste encore bien des défis à relever en endurance, il n'est pas non plus indifférent aux catégories GT.
"A moyen terme ma priorité reste l’Endurance avec Alpine. On a réussi de belles choses ensemble et j’aimerais bien remporter le titre LMP2 en Championnat du Monde l’année prochaine, ainsi que les 24 Heures du Mans." nous a-t-il confié. "Mais mon but, c’est d’évoluer ensuite en LMP1 pour remporter les 24 Heures du Mans au classement général, et si c’était avec Alpine, ce serait fantastique !"
"Hormis l’endurance, que j’affectionne tout particulièrement, j’aime bien le DTM, les courses aux États-Unis ou encore le GT. J’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir courir cette année dans le GT Tour avec l’équipe Duqueine Engineering, un vrai plaisir."
Mais le futur attendra, puisque dès ce samedi Signatech-Alpine sera en piste pour les 6H de Barhein après avoir signé cet après-midi la pole en LMP2. Si chacun sera attentif à ce que Nelson, Paul-Loup Chatin et Tom Dilmann livreront en piste, le premier cité n'a pas manqué de glisser un mot à destination de vous, lecteurs et amateurs d'Alpine.
"Confidential-Renault est un site complet et très réactif sur l’information. Alors cher amis lecteurs, profitez-en, que ce soit en tant que passionnés de la marque ou simples amateurs de sport automobile. Bonne lecture à tous et soyez nombreux à suivre l’histoire d’Alpine en Championnat du Monde d’Endurance !" a-t-il lancé.
excellente interview très instructive, à recommencer au plus vite avec pleins d'autres personnes de la sphère du losange.
J'ai juste une petite question, est-ce qu'il y a un lien entre lui et Madame Odile Panciatici, la directrice de l'ingénierie véhicule chez Renault, sacrée femme de l'industrie en 2014?
http://www.usinenouvelle.com/article/odile-panciatici-sacree-femme-de-l-industrie-2014.N285802
+1 Renault72 ! c'est un pilote que j'adore et c'est très agréable de lire cette interview, si confidential pouvait nous en faire d'autres des comme ça, ca serait top !
Bon courage à Nelson pour la course aujourd'hui !
4 eme place dans le dernier tour a 1 S c'est pas si mal ... dommage ce tour de trop qui fait perdre cette 3 éme place mais c'est super ! Bravo ALPINE bravo l'équipe ...
Merci messieurs ! On va essayer de renouveler l'expérience au plus vite
C'est en effet un pilote très sympathique, très accessible, un vrai plaisir d'avoir à faire à de telles personnes.
Concernant le lien avec Odile Panciatici, je crois en effet qu'il y a lien de parenté.
22-24 Novembre 2024
03:00 - 04:00
07:00 - 08:00
Essais Libres 3
03:00 - 04:00
Qualifications
07:00 - 08:00
Course
07:00 - 09:00
29 Novembre-01 Décembre 2024
06-08 Décembre 2024
Alpine-Renault démarre fort sous les lumières de Vegas
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Officiel - Les Alpine seront propulsées par des moteurs Mercedes en 2026